Lycée Suger, Thaïs Moreira, lycéenne en 1re professionnelle, reçoit le 7 mars une OQTF (obligation à quitter le territoire français) exécutable dans un délai d’un mois...
Venue en France en 2009, elle s’est inscrite dans ce lycée en section CAP photographie pour y suivre sa scolarité. Elle est reçue au CAP et poursuit en bac pro photo logiquement. Parcours scolaire exemplaire mais elle est majeure et sans papier, ce qui complique sa vie.Elle se rend en préfecture de la Seine-et-Marne, croyant naïvement qu’elle pouvait bénéficier de la circulaire Valls. Mais la machine à exclure se met en route. Sous prétexte d’un séjour d’un mois au Brésil durant ces 5 années, l’administration considère que tout repart à zéro. Elle ne prend évidemment pas en compte la situation réelle de cette lycéenne, la présence de sa mère, de ses frères et sœurs en France, un père resté au Brésil qui ne donne plus de ses nouvelles et une grand-mère malade, seule lien qu’elle garde avec son pays d’origine.
Belle victoireQuand est connue la menace de la reconduite, l’émotion est grande. Pétition signée massivement dans le lycée mais aussi à l’extérieur, mobilisation des réseaux (RESF, FCPE…), pancartes, banderoles, rassemblement, avec la même réactivité que l’on a connue lors des mobilisations en soutien à Leonarda ou Katchik. Tout ceci en pleine campagne électorale qui voit l’affrontement sur la ville entre le PCF et le PS.Un rassemblement est organisé le mardi 25 mars de plus d’une centaine de personnes devant le lycée et la presse nationale couvre l’événement : le Monde, le Parisien, l’Humanité, France-Inter… Résultat : le lendemain, coup de théâtre, la préfecture annonce la suspension de l’OQTF et garantit à Thaïs la poursuite de sa scolarité jusqu’à l’obtention de son bac, ce qui lui laisse un répit d’un an et demi. Une victoire sans bavure.Valls, qui a donné la consigne aux préfets d’être plus offensifs dans l’application des OQTF, dans l’exécution des reconduites, va devoir leur recommander de faire attention aux lycéenNEs. Cela n’est pas pour nous déplaire.JMB