Publié le Lundi 5 février 2018 à 16h46.

Saint-Denis : Des papiers pour touTEs !

500 personnes ont manifesté samedi dernier dans les rues de Saint-Denis, à l’appel de la coordination de lutte des sans-papiers du 93 et de collectifs d’habitantEs d’immeubles expulsés au cours de l’année 2017. 

Quelque chose est en train de bouger. La coordination, les collectifs sont obligés de se regrouper pour faire face, pour avancer leurs revendications.

L’hiver est rude pour les sans-papiers. 2 immeubles ont été évacués à La Plaine Saint-Denis en 2017, zone qui est depuis des années en pleine rénovation et qui va l’être d’autant plus avec le Grand Paris et les jeux Olympiques 2024. Après l’expulsion il n’y a quasiment pas eu d’hébergement. Seulement la rue, les voitures pour s’abriter la nuit, pour des personnes qui, de plus, travaillent la journée dans des conditions difficiles.

Les titres de séjour : c’est la revendication essentielle. D’eux dépendent le travail, le logement, la sécurité dans la rue. Mais les conditions imposées en préfecture sont surréalistes. Déposer son dossier pour un demandeur de titre de séjour est quasiment impossible : obligation de le faire par internet sur un site dont l’ouverture n’est pas constante et qui dépend du bon vouloir des services préfectoraux. Avec des délais de plusieurs mois, voire de plus d’une année pour avoir un début de réponse.

À cela s’ajoute la banalisation de la chasse aux migrantEs autour de la porte de la Chapelle, le long de l’avenue Wilson, par les polices nationale et municipale, qui veulent les empêcher de s’installer, de se poser, alors qu’aucune autre réponse n’est apportée. Ainsi que la multiplication des contrôles de police dans les gares de la ville, les arrestations, les mises en centre de rétention.

C’est ce cocktail d’inhumanité qui a poussé les collectifs de sans-papiers à se regrouper et à se mobiliser ensemble. Ils ont été soutenus par un très grand nombres d’associations et organisations de la ville. Une dynamique de lutte est engagée, qui s’inscrit dans la mobilisation de la marche nationale du 17 mars, avec comme cible la politique du gouvernement Macron qui annonce pour mars sa loi scélérate qui déjà soulève des protestations nombreuses. L’épreuve de force est engagée.