Publié le Mardi 6 octobre 2020 à 16h26.

Sans-papiers : la marche des solidarités grand ouest est partie de Rennes

Depuis des semaines, des exiléEs et des soutiens s’étaient mobilisés pour préparer cette grande marche des solidarités.

Le samedi 3 octobre, c'est sous une pluie battante que ce sont rassemblées des dizaines de personnes, avec l'appui de collectifs de Nantes, Angers, Montreuil et Paris.
 

« Pour tous ceux qui nont pas pu marcher jusque là »
Les différents collectifs ont pris la parole et nous nous souviendrons des mots de Régine, du collectif des femmes de Villejean à Rennes :

« Nous demandons simplement à la France, à l’Europe et aux pays riches en général de faire face à leurs responsabilités.
Leurs responsabilités maintenant ce sont ceux qui restent à la porte, ce sont les sans-papiers.
Ceux qui ont survécu à la traversée du désert.
Ceux qui ne se sont pas noyés en mer.
Ceux qui n’ont pas été asphyxiés dans le double fond d’un camion.
Mais aussi ceux qui cueillent les fraises au printemps.
Ceux qui font la plonge dans les restaurants en été.
Ceux qui coulent le béton sur les chantiers à l’automne.
Ceux qui ont confectionné les vêtements que vous portez en hiver.
Ceux qui nettoient les chambres d’hôtel en journée.
Ceux qui déchargent les camions la nuit.
Mais je n’oublie pas pourquoi je suis avec vous aujourd’hui.
Pour les autres, pour nos enfants et pour tous les injustices.
Alors je vous prie de marcher… marcher.
Pour tous ceux qui n’ont pas pu marcher jusque là.
Pour tous ceux qui sont restés dans le désert ou au fond de la mer.
Marchez jusqu’à l’Élysée.
Bon vent ! Avel mad ! »
 

Ainsi que de ceux d'Awa Gueye, du collectif Justice et Vérité pour Babacar Gueye :
« Notre sang est comme le vôtre, on doit avoir les mêmes droits » ; « Pas de justice, pas de paix ! »

Une longue marche pour l’égalité

Nous avons entendu le ras-le-bol des militants sans papiers qui ne sont pas près de lâcher la lutte, comme nous l'a expliqué un membredu collectif d'Angers :

« Qui n'a pas d'emplois digne, stable ? C'est nous les sans-papiers, puisqu'on n’est pas légal dans ce territoire. Et pourtant on lutte tous pour la liberté de circulation […] sans aucun contrôle d'identité ! En France tu peux pas marcher un kilomètre sans croiser la police qui te demande "Monsieur est ce que vous avez vos papiers d'identité ?" et franchement y'en assez, y'en assez ! On veut nos papiers, tous et toutes, et on veut lutter pour la fermeture des centres de rétention pour nos frères et sœurs qui sont rapatriés sans aucun jugement ! »

Le cortège s'est ensuite élancé en manifestation en direction d'un parc où nous avons pique-niqué joyeusement. La pluie n'a pas entamé la détermination des marcheur.euses qui ont enfin pris la direction de la première étape, Liffré. Ils et elles traverseront l'Ille-et-Vilaine, la Mayenne, l'Orne et l’Eure-et-Loire. Chaque étape sera ponctuée par des actions, des soirées d’information.

Tout ce chemin, avant de rejoindre la grande manifestation du 17 octobre à Paris à laquelle se rallieront des personnes qui viendront en car.
Tout ce chemin pour :
La régularisation de touTEs les sans-papiers ;
La fermeture des CRA ;
Des logements dignes et pérennes pour touTEs ;
L'égalité des droits.