Lundi 3 mai, une opération de police et de gendarmerie est organisée à Valmont près de Saint-Avold (Moselle) afin d’expulser une famille kosovare sans papiers. Cette famille de cinq personnes réside là depuis un an et l’un des adolescents, âgé de 15 ans, est handicapé. Il ne va pas fuir en fauteuil roulant pourtant toute la famille se retrouve au centre de rétention de Metz avant qu’un avion ne les reconduise au Kosovo. Élisabeth Castellotti, directeur de cabinet du préfet, a indiqué à la presse que l’état de santé de l’enfant était compatible avec son expulsion : « Il a été vu par un médecin inspecteur de la santé publique qui a confirmé que le Kosovo était à même de soigner ses pathologies. Son retour au pays a même été jugé bénéfique ». Les proches du jeune garçon ne sont pas de cet avis. Si les parents sont venus en France, c’est justement pour que leur enfant puisse obtenir des soins adaptés à son état. Le jeune garçon est polyhandicapé à la suite d’une maladie génétique et depuis son séjour en France, sa situation s’était un peu améliorée. Mais pour la préfecture de Moselle aux ordres de Besson, le ministre de l’indignité nationale, les aspects humains importent peu. Il faut faire du chiffre et expulser sans retenue tous les sans-papiers qui tombent sous la main policière. Sarkozy a eu beau dire dans un discours, le 8 mai, que Vichy a trahi la France, même si le contexte n’est pas comparable, il n’en reste pas moins des attitudes bien similaires avec les expulsions de notre époque dans la France qu’il préside. Cette affaire peu banale a choqué une multitude de riverains et de voisins de la famille expulsée. Des gens ordinaires qui n’admettent pas cette injustice. Ils ont rédigé une pétition et une mobilisation a pris forme pour le retour de cette famille. Le président de l’Association des paralysés de France a écrit à Sarkozy et un comité de défense vient de se constituer. Cette mobilisation populaire peut aboutir, et ce serait une belle victoire de la solidarité face à l’arrogance et au mépris des puissants.