Un an après le séisme, fuyant le choléra et les tensions politiques dues aux élections, 75 Haïtiens (arrivés à Orly et Roissy) ont été arrêtés par la Police aux frontières (PAF) à leur escale parisienne. La police les soupçonnait de vouloir utiliser leur visa de transit pour le Bénin pour s’installer de façon clandestine en France. Tous sont passés devant le juge des libertés et de la détention à Créteil (Val-de-Marne) ou Bobigny (Seine-Saint-Denis). Heureusement, il reste des magistrats courageux qui rendent des décisions de droit malgré les pressions et l’appel des procureurs. Les arguments de l’avocat du ministère frisait le sordide : « c’est une affaire préparée, un coup de force des Haïtiens pour faire reculer l’État de droit, ils ont une attitude opportuniste et cynique ». Si cynisme il y a, ce sont les promesses non tenues d’Éric Besson qui s’était engagé à faciliter le regroupement familial lorsqu’il était ministre de l’Immigration. Or, un an après le séisme, rien ne bouge, les préfectures freinent des quatre fers pour accorder un titre de séjour ou un regroupement familial, obligeant les familles à utiliser tous les moyens pour se sortir de cette catastrophe. Ces 75 Haïtiens, qui ont tous de la famille ici, ont franchi le premier obstacle. Tout reste à faire : les demandes d’asile devant l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) ont commencé à être rejetées. Il y aura l’appel, puis une longue bataille pour les déboutés. RESF, présent aux audiences, demande de l’aide aux associations haïtiennes pour essayer d’appuyer les démarches par les écoles pour les Haïtiens qui ont des frères ou sœurs scolarisés. Seules paieront la mobilisation et la médiatisation car Brice Hortefeux n’aime pas la lumière !