Publié le Vendredi 21 janvier 2011 à 15h02.

Brésil. Une indécente augmentation

Le PSOL est le seul parti qui a voté contre l’alignement des salaires du Congrès sur ceux des magistrats du Tribunal suprême fédéral.Le groupe PSOL à la Chambre des députés a été le seul à manifester son opposition au réajustement qui aligne les traitements des députés, sénateurs, ministres, le vice-président et le président de la République brésiliens sur ce que gagnent les magistrats du Tribunal fédéral suprême. Voté le 15 décembre à la Chambre, puis au Sénat, le projet de décret législatif 3036/2010 a fixé le traitement mensuel pour ces charges à 26 723 réals (12 292 euros) à partir du 1er février 2011. Actuellement, leur montant s’élève à environ 16 000 réals (7 360 euros).Le groupe PSOL a présenté une proposition alternative, aux termes de laquelle le réajustement serait aligné sur l’indice de l’inflation pour la période considérée ; proposition repoussée par l’immense majorité des députés, qui ont voté une augmentation de 62 % de leur propre salaire.« Le projet voté fait que le traitement des parlementaires atteint le plafond de la haute fonction publique. Cela a un impact immense sur les comptes publics et suscite l’incompréhension de la population. Alors que nous en sommes à discuter si le salaire minimum doit être de 540, 560 ou 580 réals, (248, 257 ou 266 euros) et que de tous côtés on prétend que c’est au-dessus de nos moyens, le Congrès vote une augmentation de 62 % pour les députés, sénateurs, ministres, le président et le vice-président », a critiqué Ivan Valente, député fédéral PSOL/SP.« C’est exagéré, c’est trop, c’est insoutenable du point de vue social et politique », a affirmé son confrère Chico Alencar. « Au cours de la récente campagne électorale, personne parmi les milliers de candidats, aucun des partis n’a jamais présenté cette proposition qui, par ses répercussions en cascade et par son ampleur, affecte les comptes publics et concerne ceux que nous représentons. Cette décision désastreuse, excessive et insoutenable creuse encore le fossé, l’abîme entre le Parlement et la société. C’est se faire l’avocat de ses intérêts personnels, ce qui est toujours contestable », a-t-il ajouté.Ivan Valente a encore attiré l’attention sur un autre problème lié au débat sur les revenus des députés : le financement privé des campagnes. « Tout le monde s’indigne de l’augmentation votée ce mercredi au Congrès, ce qui est très bien. Mais il faut que la société proteste aussi contre le financement privé des campagnes, qui injectent des milliards sur les comptes des députés et qui sans le moindre doute ouvrent la porte à la corruption. Il n’existe pas d’entreprise qui donne une somme et qui oublie de rappeler ce qu’elle a payé le moment venu, quand il s’agit de voter des projets auxquels elle est intéressée. Aussi la société doit bien sûr protester contre cette augmentation abusive, mais aussi se mobiliser pour le vote du financement public exclusif des campagnes électorales », a conclu Ivan Valente.Traduit par Jean-José Mesguen du site du PSOL 11. http://psol50.org.br/blog/2010/12/17/psol-foi-unico-partido-que-votou-contra-a-equiparacao-de-salarios-do-congresso-com-o-dos-ministros-do-stf