Publié le Samedi 15 février 2014 à 09h28.

Loiret : la presse quotidienne régionale, restructure… sur le dos des travailleurs !

Le directeur des ressources « humaines » et le secrétaire général du groupe Centre France/La Montagne ont passé la nuit de mardi à mercredi retenus par des salariés protestant contre les modalités d’un plan social, au siège de La République du Centre à Saran (Loiret).

Suite à la réunion avec les syndicats, et vu que les choses n’avançaient pas, les salariés ont réagi et ont décidé de retenir ces dirigeants. La direction a proposé mardi soir de porter la prime de 7 000 à 7 500 euros : véritable provocation, alors que les salariés réclament 62 000 euros.Les salariés sont en grève depuis le 18 janvier, seule l’édition dominicale est sortie imprimée dans deux imprimeries appartenant au groupe à Tours et Auxerre. À l’échelle du groupe, 230 emplois sont supprimés et le départ volontaire de 37 journalistes est demandé, pour réaliser une économie annuelle de fonctionnement de 16 millions d’euros.À la République du Centre, la restructuration va se traduire par le licenciement de 51 personnes, dont la quarantaine de salariés du centre d’impression qui sera supprimé. En outre, 22 licenciements sont prévus à la régie publicitaire du titre et un plan de départs volontaires concerne cinq postes de journalistes. Le groupe de presse Centre France/La Montagne, basé à Clermont-Ferrand, est l’un des 8 gros groupes qui se partagent la PQR dans le pays. En quelques années, le groupe de presse Centre France/La Montagne a absorbé tous les quotidiens de la région Centre. Maintenant vient la logique de la restructuration capitalistique au détriment des droits sociaux et de la liberté de la presse.En quelques années, le groupe a élargi sa zone d’influence au cœur du pays. Y a-t-on gagné en pluralisme, en espace démocratique ? Le mouvement social continue à être à la merci du bon vouloir des rédac-chefs. Les salariés journalistes, ouvriers de la PQR à la menace de restructurations internes et de détériorations des conditions de travail. Et cette logique capitaliste de concentration n’est pas terminée, idéologiquement le système en voudra une encore plus forte. On doit comprendre que la défense de la liberté de la presse ne peut se défaire d’un débat sur la sortie de la société de la domination capitaliste. Car nos vies valent plus que leurs profits.

Correspondant