Publié le Mercredi 29 octobre 2025 à 11h38.

La galaxie Bolloré cherche à unifier la fachosphère

Pour schématiser grossièrement, le paysage des extrêmes droites se décline en radicaux extra-parlementaires, RN, machine électoraliste sous coupe mariniste, et « droitards », libéraux-conservateurs durs en paroles mais suspects de tous les reniements (Républicains).

 

L’appareil du RN se méfie des radicaux, au point de sacrifier ceux qui cherchent à marcher sur deux jambes, l’une institutionnelle, l’autre activiste. Si les plus vieux, dissidents du FN à degrés divers, gardent un ressentiment vis-à-vis de l’appareil mariniste, les jeunes se détournent des illusions électorales. Plus le RN perd ses accents nationaux-populistes pour s’aligner sur les « droitards », plus les franges radicales construisent leur propre espace politique. L’appareil du RN se coupe d’une base militante.

La nébuleuse jeune, apparue après les Manifs pour tous, est entrée dans une phase de maturité. Les apprentis nervis qui la rejoignent, contrairement à leurs jeunes aînés, s’appuient sur la génération qui les précède, maintenant établie. Ce mûrissement se traduit par la dynamique autour de l’Académie Christiana, phénomène notable dans la jeunesse nationaliste des dernières années. Outre un retour du catholicisme traditionnel, ce réseau offre des perspectives militantes d’implantation, bien que groupusculaire, en parfait écho avec le projet « d’écosystèmes » cher à Stérin.

Dans ce contexte, les médias de transition, comme les appelle Jean-Yves Le Gallou (la galaxie Bolloré, symptomatique des milieux « droitards »), font le lien entre les extrêmes droites historiques et les médias mainstream. Mais contrairement au phénomène MAGA autour de Trump, tous ces secteurs de la fachosphère ne sont pas entrés en phase. C’est l’une des tâches majeures de nos mobilisations à venir : frapper à tous ces niveaux.