Les 7 ministres de l’Environnement des pays les plus riches, leurs conseillers, leurs homologues de 8 pays invités, plus les commissaires européens chargés de l’environnement (400 personnes au total) : il fallait au moins ça pour parler sérieusement de biodiversité, à Metz, les 5 et 6 mai. Le calme a été assuré par la mise en état de siège de la ville, plus de 2 600 flics y ont veillé. Tout ce beau monde s’est beaucoup « félicité », a même « reconnu », a « exhorté » mais n’a rien décidé…
Les associations, les syndicats et les partis n’ont pas attendu le résultat pitoyable des discussions pour se regrouper en « AlterG7Metz ». La préparation de la manif du samedi 4 a été l’occasion d’un travail fructueux entre militantEs des nombreuses associations – Attac a joué un rôle moteur –, des syndicats (CGT, FSU, Solidaires, CNT) et des partis (EÉLV, PCF, FI, NPA). Affichage, tractage, élaboration de textes, de communiqués, de conférences de presse : autant de moments de discussion au cours desquels des liens se sont noués.
Combats locaux et globaux
D’importants combats locaux ont trouvé à s’exprimer, Bure contre la poubelle nucléaire, « Ni ici ni ailleurs » et Strasbourg contre le contournement autoroutier Ouest, mais aussi « Stop Knauf », contre l’implantation près de Thionville d’une usine de fabrication de laine de roche tournant au charbon, ou encore contre l’implantation d’Amazon sur le site de l’ancienne base aérienne militaire de Metz-Frescaty. À noter, la veille de la manif, l’affiche, collée sur les 300 panneaux J-C. Decaux des deux lignes principales de bus de Metz, exigeant la gratuité !
C’est presque tout naturellement que les Gilets jaunes se sont progressivement intégrés dans la bataille en apportant leur dynamisme si réjouissant. De manière très significative, c’est leur camion qui a servi pour ouvrir la manif.
Radicalité
C’est depuis ce camion que notre porte-parole Christine Poupin a évoqué « l’impossibilité du capitalisme vert », qu’un jeune militant luxembourgeois, Brice Montagne, a déclaré que « comme il y a 100 ans, l’enjeu est bien celui de la révolution au niveau mondial » et qu’un garçon de 15 ans, Victor Noël, militant de la biodiversité, a terminé ainsi son intervention : « Chaque insecte compte, chaque oiseau compte, chaque mammifère compte, chaque poisson compte. Nous comptons toutes et tous, car cet ensemble de vie compte plus que le profit. »
Commission nationale écologie