Publié le Jeudi 17 juin 2021 à 08h00.

Les pays riches polluent, les pays riches tuent

« Nos droits brûlent ! » : tel est le titre du rapport publié par Amnesty International à l’occasion du G7 organisé en Cornouailles. En cause ? L’absence totale de politique concrète contre le réchauffement climatique de la part des pays les plus riches du monde. Un chiffre résume à lui seul l’ensemble du problème : les pays du G20 sont responsables de 80 % des émissions de gaz à effet de serre. Et Amnesty International d’expliquer : « Les plans climatiques non ambitieux soumis par ces pays représentent une violation des droits humains de milliards de personnes. Il ne s’agit pas de défaillances administratives, mais d’une attaque catastrophique et massive contre les droits humains. »

Les belles paroles des membres du G7 ne font guère illusion, tant elles ne se traduisent par aucun acte concret permettant d’inverser réellement la tendance : « Aucun plan crédible pour supprimer significativement d’ici 2030 la production et l’utilisation de tous les combustibles fossiles n’a été mis en place. Tous les membres du G7 se sont engagés à parvenir à la neutralité carbone d’ici 2050, mais aucun d’entre eux n’a proposé de stratégie adéquate de réduction des émissions d’ici 2030 – année où les émissions mondiales devront avoir été réduites de moitié afin d’échapper au pire en ce qui concerne la crise climatique. »

Pire encore, non seulement aucune mesure sérieuse n’est prise, mais les pays riches continuent en outre de subventionner massivement le secteur des énergies fossiles, avec entre autres des aides économiques de taille pour faire face aux conséquences de la pandémie, mais sans aucune contrepartie écologique.

Last but not least, les pays riches mettent non seulement en danger la vie des milliards d’êtres humains les plus pauvres, mais ils ont la morgue de refuser de venir assister les pays les plus pauvres : « Jusqu’à présent, les trois quarts au moins des financements internationaux pour les questions climatiques n’ont pas été accordés sous la forme de subventions, mais de prêts. Cela signifie que les pays à faible revenu doivent utiliser leurs propres ressources pour couvrir les coûts liés au climat qui leur sont imposés par d’autres, au mépris des obligations en matière d’assistance internationale. »

Le capitalisme pollue, le capitalisme tue, et les inégalités face aux conséquences du réchauffement climatique ne sont pas plus « naturelles » que le réchauffement lui-même. Elles sont la résultante de choix politiques, et il est urgent d’imposer, par nos mobilisations, des mesures allant radicalement à l’inverse de la tendance actuelle, avant qu’il ne soit trop tard.