L’été 2011 a vu la naissance de la convergence des luttes contre les projets inutiles et nuisibles. Partout en France et en Europe, des projets démesurés, loin des besoins réels de la population, voient le jour ou avancent, suscitant une opposition grandissante.
Alors qu’un énième plan de rigueur, frappant en premier lieu les plus fragiles, est annoncé par le gouvernement Sarkozy et que le candidat PS à la présidentielle reprend à son compte la nécessité de la rigueur, l’UMP et le PS s’accordent pour investir sans compter dans des infrastructures prétendues utiles à la population. Mais dans la plupart des cas : • les coûts pour la société sont énormes, alors que les besoins réels sont criants et urgents : école, santé, logement, réduction des dépenses énergétiques et développement des alternatives au nucléaire…• Les premiers bénéficiaires sont les groupes privés (comme Vinci, bétonneur mortifère, ou Veolia, accapareur de services publics) qui construisent et gèrent ces infrastructures. Encore une fois, les bénéfices sont privatisés et les coûts mutualisés. • Les besoins écologiques ne sont pas pris en compte : on développe l’aérien, la course automobile, des lignes LGV démentielles pour gagner quelques dizaines de minutes (Time is money !).• Les terres nourricières et les emplois agricoles sont systématiquement sacrifiés alors que la nécessité de sauvegarder et de développer une agriculture de qualité, de proximité, pourvoyeuse d’emplois, est urgente. Dans tous les cas, les mêmes mécanismes sont mis en œuvre :• refus des élus PS et UMP de prendre en compte d’autres solutions plus efficaces et argumentées, proposées par les opposants.• Recours à des campagnes de propagande mensongères, qui jouent sur les peurs et le chantage à l’emploi. • Recours de plus en plus fréquents à une force policière démesurée.
Qu’il s’agisse du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes (NDL), des lignes à grande vitesse (LGV), des incinérateurs de Clermont-Ferrand et d’Ivry, du projet de mégacentre commercial de Gonesse ou encore du circuit de formule 1 de Flins (abandonné à la suite d’une riposte populaire), ces projets et bien d’autres, relèvent du même processus de fausse utilité publique, et sont destinés à engraisser les profiteurs et à flatter l’égo de quelques éluEs loin des réalités sociales et des vrais besoins de la population.
Et ce sont ces mêmes éluEs qui prônent l’austérité quand il s’agit de nous faire payer la dette qu’ils ont contractée auprès des banques !
L’urgence n’est pas aux projets démesurés, inutiles, dévoreurs de terres agricoles, mais à une rupture avec le productivisme et le capitalisme, afin de planifier un modèle de société capable d’assurer une transition énergétique pour en finir avec le nucléaire et limiter rapidement nos usages des énergies fossiles, et afin de favoriser la souveraineté alimentaire et la sauvegarde des terres agricoles. De tels changements nécessitent de transformer les modes de production et de consommation, et donc de s’en prendre au pouvoir de ceux qui décident.