Le grand contournement ouest de Strasbourg (GCO) est un projet d’autoroute de 24 km pour prétendument éloigner le trafic de véhicules de Strasbourg. Il s’agit en réalité d’engraisser Vinci, qui en a obtenu la construction par sa filiale Arcos ainsi que la concession pendant 54 ans. Le GCO avance à marche forcée alors que les décisions de justice sur le fond du dossier ne sont toujours pas tranchées.
Depuis avril 2019, Vinci accélère la destruction des terres agricoles et des forêts autour de la capitale alsacienne, au mépris du cahier des charges réglementant les fouilles archéologiques, la protection de la faune et de la flore, la circulation des véhicules de chantier.
Jusqu’à 80 % d’augmentation de la circulation
Le GCO sera payant, mais à un tarif moindre que celui fixé sur l’autoroute allemande parallèle, concédée sur 60 km à 3 entreprises dont… Vinci, ce qui entrainera un afflux massif de camions. Il ne désengorgera en rien la métropole strasbourgeoise, bien au contraire : pour la plaine d’Alsace, on parle d’une augmentation prévisionnelle de circulation allant jusqu’à 80 %.
Ce projet confirme la mégalomanie des élus strasbourgeois (majorité PS-Verts-LREM) et de l’Eurométropole (cogestion PS-LR), qui voient au travers de ce couloir à véhicules un moyen de développer à court terme Strasbourg vers l’ouest : bétonisation des zones rurales autour du GCO, zones de fret européen pour attirer un maximum d’entreprises de prestige car, dixit le président de l’Eurométropole R. Herrmann : « Vous préférez qu’elles aillent à Paris ? »
Résistance et répression
La résistance au GCO continue malgré une presse locale défavorable, grâce à des zadistes et des militantEs déterminéEs mais cibles de la répression policière : intimidations, contrôles, arrestations. Par exemple, garde à vue de 48 heures et convocation au tribunal de grande instance de Strasbourg en septembre prochain pour 13 zadistes gazés et menottés le 20 avril pour avoir construit et occupé une cabane sur le chantier. Le 26 juin, le même tribunal examinera le dossier de 3 autres militants qui ont commis le crime de promener sur le chantier la photo officielle de Macron prêtée par un maire… Et il y aura bien d’autres rendez-vous pour celles et ceux qui auraient résisté aux flics au service de Vinci, en s’opposant pacifiquement au déroulement des travaux. Depuis le début de l’année 2019, ce sont 5 condamnations qui ont été prononcées : travaux d’intérêt général, prison avec sursis, amendes…
La Zad s’est réimplantée ailleurs dans le village en dehors de la zone de travaux. Elle reste à la merci d’une évacuation imminente, le préfet Marx (il s’appelle comme ça !) reprochant des constructions illégales sur un terrain privé. Le NPA 67 s’oppose aux bétonneurs avides de profit, soutient les zadistes et touTEs les militantEs anti-GCO dans leur lutte pour un monde meilleur, et dénonce toutes les violences policières.
Correspondante