Publié le Jeudi 20 octobre 2022 à 19h00.

Écologie : bassines, non merci… la mobilisation s’amplifie

Le 29 octobre prochain, une nouvelle journée de mobilisation contre les mégabassines est prévue à Sainte-Soline, à l’appel de plus de 130 associations, syndicats et partis.

La région Poitou-Charentes est l’épicentre, depuis plusieurs mois maintenant, d’une lutte écologiste de masse. En mars dernier, nous étions plus de 7 000 dans le département des Deux-Sèvres pour dire notre opposition aux mégabassines, ces énormes structures stockant l’eau pour les grands propriétaires exploitants, après l’avoir pompée dans les nappes phréatiques déjà bien en difficulté… Une nouvelle grande manifestation est prévue le 29 octobre dans le cadre d’un week-end entier de mobilisation à Sainte-Soline, dans les Deux-Sèvres, où un chantier de bassine a commencé.

Un risque mortel pour des cours d’eau au plus bas

La mobilisation prend une nouvelle signification après l’été extrêmement chaud que nous venons de vivre et qui a vu la quasi-entièreté des ruisseaux, mares, rivières à sec ou très basses, notamment dans les zones où des bassines sont déjà construites (le Clain ou encore le marais poitevin sont à des niveaux très critiques). Outre ce désastre pour la faune et la flore — sans compter les incendies qui se sont déclarés tout l’été et dès le mois de juin — nous avons pour la première fois depuis longtemps des risques directs de coupure d’eau au robinet, y compris pour la plus grande ville de la région, Poitiers, où la municipalité s’inquiète de plus en plus et annonce d’éventuels coupures à la fin de l’automne. À cela s’ajoute bien entendu les problèmes liés à l’alimentation en électricité puisque la centrale de Civaux est à l’arrêt à la suite de graves problèmes de fissures dans la tuyauterie. La rivière sur laquelle elle est installée, la Vienne, si elle n’est pas directement atteinte par les bassines, est elle aussi très basse et va très certainement être en difficulté pour assurer son rôle de refroidissement des réacteurs. Ces événements sont liés à deux éléments capables de créer la catastrophe : le réchauffement climatique et la folie productiviste du capitalisme.

Tags, affiches… ça discute des bassines partout

Le caractère de masse de la lutte n’est plus à démontrer suite à plusieurs manifestations rassemblant des milliers de personnes en pleine campagne. Ajoutons à cela que les manifestations sont loin d’être la seule activité : les collectifs « Bassines, non merci » organisent régulièrement des initiatives dans chacun des départements. À Angoulême, une journée entière a été consacrée à réfléchir à la thématique de l’eau en septembre. À Poitiers, il est prévu le 22 octobre un apéro/discussion pour dénoncer les bassines et faire le lien avec la lutte contre la ferme-usine de Coussay-les-Bois. La campagne pour faire de l’eau un bien commun de l’humanité vibre dans les rues, où l’on voit fleurir des tags et des affiches régulièrement. Ça discute des bassines dans les facs, les entreprises, les terrasses de café… le fruit d’une lutte exemplaire qui sait mêler unité la plus large, actions de masses, activisme, éducation populaire. Plus de 130 organisations appellent à la mobilisation le 29 octobre, dont la Confédération paysanne, la LPO, Attac, la CGT, Solidaires, LFI, EÉLV, le NPA, mais aussi de nombreuses associations qui, partout dans le pays, s’opposent à des projets anti-écologiques.

Cette journée prend une importance cruciale, d’autant plus au moment où les luttes sociales s’invitent elles aussi dans la danse : car il nous faudra conjuguer ces revendications et bagarres au temps nouveau de l’écosocialisme qui s’ouvre, pour lier nos forces et savoir inventer un monde nouveau, joyeux et respirable.

Plus d’infos sur les Bassines en Poitou-Charentes ici : https://poitiersanticapitaliste.org/le-poitou-rouge-n1/