Bâtie dans une zone sismique, 9 mètres plus bas que le grand canal d’Alsace et près d’une des plus grandes nappes phréatiques d’Europe, cette centrale symbolise le risque grandissant de catastrophe nucléaire majeure.
Son radier (socle de béton) de seulement 1,5 mètre serait incapable de retenir le corium (fonte du réacteur). À Fuskushima, le radier était de 6 à 8 mètres ! De plus, dans la nappe phréatique, l’Autorité de sûreté nucléaire a fait construire un puits pour alimenter un système de refroidissement de secours : le corium s’écoulerait donc tout droit vers la nappe et la vallée du Rhin, jusqu’à la mer du Nord. Chaque jour de production d’électricité nucléaire est un jour de production de déchets nucléaires dont on ne sait que faire… Il y a donc urgence à imposer la décision politique de l’arrêt de l’ensemble de la filière : dans ce cadre, fermer Fessenheim dès 2017 devra être une première étape.
Aucun licenciement et arrêt du nucléaire, ça va de pair !
Le 14 septembre, une grève intersyndicale a réuni plusieurs centaines de salariéEs opposés à la fermeture de la centrale qui compte, malgré les coupes budgétaires d’EDF, 850 agents, 250 prestataires, 180 « nomades du nucléaire » qui vont de site en site et 90 intérimaires.
La fermeture de la centrale s’impose, tout autant que la sauvegarde des emplois sur place. La mise en sécurité du site dans de bonnes conditions va même nécessiter d’embaucher (CDI pour touTEs) et le démantèlement prendra des dizaines d’années. L’énergie est un secteur qui nécessite des emplois qualifiés et l’expérience des agents EDF est irremplaçable. D’où l’importance d’assurer la reconversion des emplois vers les énergies renouvelables. Produire et acheminer le courant chez tous les usagerEs, avec un vrai service public, contrôlé démocratiquement à tous les niveaux, dans un meilleur respect de l’environnement, voilà la mission des électricienEs !
La fermeture de Fessenheim, cadeau de noces entre le PS et EÉLV en 2012, était envisagée pour 2016, date prévue du démarrage de l’EPR de Flamanville. Une centrale fermée pour une ouverte : grande victoire pour les écologistes institutionnels, lamentable échec pour les antinucléaires ! L’annonce de fermeture qui resurgit à la veilles des présidentielles est un appât un peu gros, mais il y aura bien des Placé, de Rugy, Cosse… pour le gober. Le NPA sera présent les 1er et 2 octobre à Flamanville pour exiger l’arrêt de la fuite en avant criminelle dans le nucléaire. C’est nécessaire, urgent et possible.
Commission nationale écologie