Publié le Mercredi 15 mai 2019 à 12h06.

Le glyphosate tue le vivant, mais pas les scandales !

Le rapport de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques chargé d’évaluer le glyphosate a suscité la polémique avant même sa sortie. Cédric Villani, vice-président de l’Office, a critiqué Pierre Médevielle, pour sa déclaration digne de Monsanto : « Le glyphosate est moins cancérogène que la charcuterie ». Fallait oser ! Pour ce sénateur UDI, le classement du glyphosate comme « cancérogène probable » établi par le CIRC (Centre international de recherche sur le cancer) en 2015, serait injustifié.

Ajoutons que, non seulement le glyphosate est en cause, mais aussi le Roundup qui le contient avec des adjuvants dont la nocivité est au moins aussi importante. Mais là-dessus Pierre Médevielle ne dit rien, pas plus que sur l’ensemble des pesticides qui nous empoisonnent la vie. 

Comment accorder du crédit à des avis basés sur des études fournies par les industriels eux-mêmes ? Comment se fier à des recherches qui établissent que le glyphosate n’est pas plus déclencheur de cancers que d’autres produits ? Quel aveu !

Comment se fier à Monsanto, éclaboussé par les scandales ? Les « Monsanto Papers », en 2017, ont prouvé que la firme avait cherché à influencer les médias et la recherche scientifique afin de minimiser ou de nier la toxicité du Roundup. Dernière révélation en date, le fichage de 200 responsables politiques, fonctionnaires, journalistes, scientifiques… selon leurs opinions sur le glyphosate : utile pour le lobbying ! Bayer, qui a racheté Monsanto, a les moyens de mettre en place des stratégies pour maintenir le doute parmi les scientifiques. 

Dans le Monde selon Monsanto (film et livre), Marie-Monique Robin a montré comment le Roundup rend malade et tue les sols, plantes, animaux et humains, car l’herbicide est partout, dans l’eau, l’air, la pluie, les sols, les aliments. Il est aussi un puissant perturbateur endocrinien dont on retrouve la présence dans les urines des pisseurs involontaires de glyphosate.

Pourtant, ni l’UE ni Macron n’ont interdit le glyphosate. Bayer-Monsanto continue de faire des profits, l’agriculture industrielle continue d’empoisonner les paysanEs, les aliments et celles et ceux qui les consomment, l’environnement. Mettons fin à ce scandale !

Commission nationale écologie