Publié le Mercredi 30 octobre 2024 à 19h00.

Le gouvernement face aux inondations : après nous le déluge !

Des pluies d’une intensité record ont provoqué de nombreuses inondations dans tout le pays ces dernières semaines, dévastant des villes et causant la mort d’une personne.

 

Ces pluies exceptionnelles, cumulant parfois six mois de précipitations en 48 heures sont une conséquence directe du réchauffement climatique.

Inondations dramatiques au Sahel

Si les inondations marquent la France, elles touchent aussi d’autres régions du monde dans d’autres proportions. Des pluies torrentielles se sont abattues au Sahel jusqu’à fin septembre, touchant d’abord le Soudan du Sud puis le Nigeria, le Niger, le Tchad et le Cameroun. Ces pluies historiques ont provoqué des crues et plongé les pays sous les eaux, causant des milliers de mortEs, des millions de déplacéEs et la propagation de maladies liées à l’eau comme le choléra ou le paludisme. Une récente étude du World Weather Attribution montre que la considérable intensité de ces pluies est due au réchauffement climatique induit par les activités humaines. L’étude estime que ces pluies pourraient se reproduire tous les trois ans au Soudan du Sud, tous les cinq ans au Niger... selon le réchauffement actuel et pourraient se reproduire chaque année dans un avenir proche.

La réponse criminelle du gouvernement

Face aux inondations en France, le gouvernement vient d’annoncer la création d’un nouveau plan national d’adaptation au changement climatique. Ce plan table sur un réchauffement de + 4 °C en France en 2100, ce qui correspond à + 3 °C à l’échelle mondiale, bien loin des fausses promesses de l’accord de Paris qui aurait déjà eu des conséquences désastreuses partout dans le monde. Cette projection à + 4 °C est purement criminelle ! Le nouveau plan du gouvernement consiste en une cinquantaine de mesures creuses, non contraignantes et surtout non financées car aucun budget n’est alloué. La seule annonce financière est l’augmentation de 75 millions d’euros du « Fonds Barnier » pour la prévention des risques climatiques. À comparer à l’augmentation de la cotisation « Cat Nat » qui passe de 12 % à 20 % début 2025, cotisation payée par les assuréEs, et qui devrait rapporter environ 1,2 milliard d’euros par an. En clair, les conséquences des catastrophes naturelles vont être payées un peu par de l’argent public, beaucoup par les assuréEs, et très peu par les compagnies d’assurances.

Les inondations peuvent être limitées

Ce ne sont pas uniquement les pluies qui provoquent les inondations mais aussi l’aménagement capitaliste des espaces : artificialisation et imperméabilisation des sols ; absence de zones naturelles le long des rivières ; destruction des haies et des prairies ; construction en zone inondable ; appauvrissement des sols par l’agriculture intensive, etc. L’aménagement doit être pensé en fonction de l’environnement et non plus des profits. Pour réduire les inondations, il est aussi essentiel de limiter au maximum le réchauffement climatique par une décroissance écosocialiste de la production. À nous d’inonder le système capitaliste !