Face au projet de nouvel aéroport, le grand rassemblement du juillet à Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes, avait rassemblé 14 000 personnes, autour de débats sur les énergies, le climat, les terres agricoles et les services publics, donnant une dimension nationale à cette opposition.
La tracto-vélo1, lancée le 6 novembre à NDL et arrivée à Paris le 12 novembre, a atteint son objectif : contester une nouvelle fois massivement le projet d’aéroport.
Né dans les années 1960 pour le Concorde, ce projet serait destiné à remplacer l’aéroport actuel de Nantes-Atlantique avec un démarrage des travaux en 2014 et une ouverture en 2017. Mais rien n’est joué !
Le 26 octobre 2011, les résultats d’une étude économique évaluant celle de 2006 qui a servi de support à l’enquête d’utilité publique, ont fait exploser l’image d’ « utilité publique » du projet.
Les opposants au projet affirment depuis longtemps son caractère nuisible. La contre-étude le démontre clairement. Les hypothèses de l’étude de 2006 sont erronées : le prix du pétrole est sous-estimé, des chiffres sont faux, des coûts pour la société ont été « oubliés ». Les élus locaux du PS soutenaient qu’un nouvel aéroport serait bénéfique pour la région. L’étude récente prouve au contraire qu’il coûterait jusqu’à 614 millions d’euros à la société, et encore, en ne chiffrant pas certains coûts, comme le risque d’inondations dû au bétonnage des terres.
Ces coûts seraient supportés intégralement par la population française, alors que les bénéfices potentiels de la gestion de l’aéroport enrichiraient Vinci, désigné gestionnaire pour 55 ans. Les actionnaires de Vinci comptent aussi s’engraisser sur les prêts finançant une partie de la construction, contre un taux d’intérêt de… 12 % ! Hors jeu face aux véritables enjeux du xxie siècle, le candidat PS à la présidentielle ne parle que de « rigueur », tandis qu’UMP et PS organisent le gaspillage de fonds publics au bénéfice des plus riches et des entreprises qui délocalisent.
Les arguments de création d’emplois ne tiennent pas : des entreprises quittent la zone de l’actuel aéroport pour d’autres villes, les emplois créés pour la construction seraient certes réels mais de courte durée. Ces 614 millions représenteraient un bénéfice réel pour la population de Loire-Atlantique s’ils étaient investis dans l’isolation des bâtiments, le développement d’énergies renouvelables, la dynamisation de l’emploi agricole… 1. http://tractovelo-ndl-2011.blogspot.com/