Publié le Mercredi 20 octobre 2021 à 11h44.

L’énergie : marchandise ou commun ?

En ce mois d’octobre, avec plus 12,6 %, le tarif réglementé de vente (TRV) du gaz connaît sa plus forte hausse depuis 2013. Mais si cette augmentation est spectaculaire, elle n’est pas la première, elle se cumule à celles des mois précédents, près de 10 % en juillet, plus de 5 % en août, 8,7 % en septembre. Jusqu’à quand ?

 

Ce n’est pas non plus la seule augmentation. Comme le prix du gaz dicte aussi celui de l’électricité, ce qui vient au passage contredire la prétendue « indépendance énergétique » de la France grâce au nucléaire, le prix de l’électricité augmente aussi. Ces augmentations interviennent au pire moment pour celles et ceux qui ont déjà du mal à boucler les fins de mois, à la saison où il faut rallumer les chauffages. C’est près de 500 euros pour l’électricité, et à peu près autant pour le gaz, à débourser en plus par an. Et nous n’aborderons pas dans cet article la question des carburants, qui augmentent eux aussi.

Bouclier tarifaire ou arnaque tarifaire ?

Tous en chœur, Commission de régulation de l’énergie, commentateurs, économistes, gouvernement, patrons… nous expliquent : « Ce sont les variations des prix de marchés européens et mondiaux ». C’est automatique, c’est la reprise simultanée des économies mondiales après la crise sanitaire ! Merveille du marché, de la loi de l’offre et de la demande naturalisée. La demande augmente, l’offre n’est pas à la hauteur alors il faut payer plus cher. À peine est évoqué « un aspect spéculatif autour des matières premières » mais après tout, c’est la règle du jeu capitaliste.

Pré-campagne électorale et spectre des Gilets jaunes obligent, le gouvernement se sent obligé d’avoir l’air d’agir. Il a donc brandi le « bouclier tarifaire ». Côté annonce : blocage du tarif réglementé du gaz jusqu’en avril ( donc après l’augmentation d’octobre !), limitation de la hausse de l’électricité à 4 % (alors qu’elle est annoncée à 12 % en février). En réalité cette limitation de la hausse sera payée par les consommateurs quand les cours mondiaux baisseront (au printemps ?).

Des associations de consommateurs et organisations syndicales dénoncent la manœuvre grossière et réclament une baisse de la TVA car l’énergie est un produit de première nécessité. Ce serait un premier pas qui devrait aller jusqu’à un blocage réel des prix.

Un véritable service public de l’énergie

L’énergie est indispensable à la vie quotidienne et en grande partie responsable du changement climatique : une contradiction sans issue tant que l’énergie est soumise à la loi du profit.

La gratuité est le meilleur moyen, le plus égalitaire, d’assurer à chacunE la satisfaction de ses besoins élémentaires, c’est valable pour l’énergie, nous en proposons la fourniture gratuite jusqu’à un quota standard.

Mais la condition incontournable pour répondre aux urgences sociales et écologiques est d’exproprier les groupes capitalistes de l’énergie, pour mettre en place un véritable service public de l’énergie prenant en charge production d’énergie et recherche et développement d’énergies renouvelables, mais aussi, et surtout, une politique globale de sobriété énergétique.

Socialiser le secteur de l’énergie c’est se donner les moyens d’un contrôle des salariéEs et des usagerEs, d’un débat démocratique. Sur les besoins réels : plan d’isolation des logements et locaux, suppression de la publicité et de certaines productions inutiles… Sur les choix : l’arrêt du nucléaire, la sortie des énergies fossiles, quelles énergies renouvelables ? Dans quelles conditions de production ?