Le Parlement européen a fini par adopter, le 12 juillet dernier, la loi de restauration de la nature. Le mot « restauration » en dit long sur la reconnaissance, par les États, du niveau de dégradation des écosystèmes. Ils savent...
Et pourtant de réunions internationales en sommets mondiaux, ils font toujours les mêmes déclarations, les mêmes promesses, espérant nous faire croire que cette fois-ci, c’est la bonne ! Mais une fois encore, la protection du vivant attendra !
Et pourtant...
Selon, Bruxelles, + 80 % des habitats naturels dans l’UE sont dans un état de conservation « mauvais ou médiocres ».
En 2022, plus de 3 000 scientifiques ont soutenu une proposition de loi sur les risques encourus par rapport à la sécurité alimentaire et donc la nécessité de diminuer fortement l’utilisation de produits chimiques dans l’agriculture. Il ne s’agissait de rien de plus que concrétiser un engagement pris à Paris...en 2015 ! Huit ans plus tard, les ambitions du texte initial soumis au vote à Strasbourg ont été revues à la baisse. Quelle surprise ! Rappelons que le maintien de nos capacités à vivre dépend autant de la préservation de la biodiversité que du climat !
Fumée verte au Parlement ou enfumage général ?
Ainsi il ne s’agit plus de « restaurer au moins 30 % des écosystèmes terrestres et marins d’ici 2030 », objectif approuvé au sommet mondial pour la biodiversité en 2022, mais 20 %. Ce n’est plus 60 % d’ici 2040 mais 100 % « des zones qui le nécessitent », sans dire qui évaluera la « nécessité ». Le tiroir-caisse de chaque État ? Ont disparu du texte les mesures immédiates de protection des océans, ainsi que l’extension des zones à « haute diversité » dans les champs. De plus, si des objectifs sont fixés, c’est à chaque État de prendre les mesures, indépendamment et sans contraintes.
Alors, même si on peut se réjouir que la droite et l’extrême droite aient été battues sur le vote du texte, ne va-t-on pas, une fois encore, assister à la mascarade annuelle de l’écologie pour les nuls ?
Macron : « il faut une pause réglementaire dans les normes environnementales »
Après « l’écologie, ça suffit » de Sarkozy, Macron se distingue lui aussi dans le cynisme. Alors que le gouvernement a été condamné à deux reprises pour inaction climatique, l’autoproclamé « roi de la Terre » persiste dans le déni. Ainsi il s’est opposé à la création d’aires marines protégées dans les mers françaises. Ces gouvernants-là : criminels ou véritables « écoterroristes » ?
Restaurons-nous, nous-mêmes !
Pour les maîtres du monde et les gouvernants qui les représentent, la protection de l’environnement semble n’avoir qu’un but : sauvegarder les ressources naturelles et la croissance économique. Rien à attendre de leurs grands cirques médiatico-écolo. En revanche, des espoirs apparaissent du côté de celles et ceux qui revendiquent et se soulèvent contre l’accaparement des biens communs et du vivant. Marcher ne suffit plus. Une voie s’est ouverte, telle une brèche, à nous de nous y engouffrer.