Publié le Jeudi 12 janvier 2012 à 21h50.

Nucléaire

L’année 2011 a été une année noire pour la population japonaise qui a subi une des plus grosses catastrophes nucléaires de l’histoire. Elle sera empêtrée, aussi bien au niveau humain qu’au niveau environnemental, dans les problèmes vitaux que pose le nucléaire pendant des décennies, voire des siècles.

À ce jour au Japon, il n’y a plus que sept réacteurs qui fonctionnent sur 54. Le Japon aura donc probablement arrêté la production d’électricité nucléaire au printemps. Sous la pression populaire, la sortie du nucléaire semble donc acquise et contredit les scénarios de sortie du nucléaire en plus de dix ans soutenue par les écologistes capitalo-compatibles.

Car en France la catastrophe, malgré une vague d’émotions et d’interrogations dans les semaines qui ont suivi, semble maintenant oubliée. Elle n’a pas réussi à sonner l’arrêt de mort de l’industrie mortifère de EDF et Areva, que la grande majorité de la classe politique française continue de soutenir et de promouvoir à grand renfort de rapports vantant la sûreté de nos installations. Sûreté qui a été cependant bien mise à mal tout dernièrement par l’intrusion de militantEs antinucléaires sur plusieurs sites...

L’audit commandé par Sarkozy en juin dernier à l’ASN (Agence de sureté nucléaire, à la foi juge et partie du lobby nucléaire) vient d’être publié : il conclut à une sûreté théorique de nos centrales... mais recommande l’investissement de dizaines de milliards d’euros de travaux pour les rendre vraiment sûres... de quoi rassurer les citoyenNEs, qui devront, de plus, payer l’essentiel de la facture !

Une très récente étude de l’association Global Chance estime pourtant qu’une sortie totale du nucléaire coûterait 60 milliards d’euros de moins qu’une poursuite du programme nucléaire français, en créant au passage d’ici 2020 plus de 600 000 emplois qualifiés non délocalisables. 

Pour imposer une sortie rapide du nucléaire en France, il faut continuer les mobilisations, comme par exemple la chaîne humaine prévue le 11 mars prochain d’Avignon à Lyon1, dans la région la plus nucléarisée d’Europe, en hommage aux victimes de Fukushima.

Catherine Faivre d’Arcier1. http://chainehumaine.org