Les catastrophes de Tchernobyl et Fukushima, dont nous « fêtons » le 11 mars le triste anniversaire, seront commémorées cette année encore par de nombreux rassemblements. Strasbourg, Valence, Bordeaux, Chinon… autant de lieux et d’occasions pour le NPA d’exiger de sortir du nucléaire. Plus possible de tergiverser comme le fait le gouvernement PS-EÉLV.
Incapable de respecter l’engagement électoral pourtant bien modeste de baisse à 50 % de la part du nucléaire dans la production d’électricité, incapable de mettre en place une loi sur la transition énergétique, le gouvernement ne fait que renforcer les tenants de la filière nucléaire. Proglio, PDG d’EdF, ne s’y est pas trompé et en a profité pour déclarer que la construction de nouvelles centrales est inévitable. Il ne se gêne plus pour réclamer la prolongation de la durée de vie des réacteurs conçus pour 30 ans jusqu’à 60 ans, et en établit le coût à 55 milliards d’euros.Or, l’ASN (Autorité de sûreté nucléaire) et l’IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire) affirment (1) qu’il est impossible d’en chiffrer le montant en l’absence de toute étude indépendante. De même, le rapport commandé par Greenpeace, à un cabinet spécialisé, évoque des coûts allant de 46,4 à 261 milliards d’euros, selon 3 scénarios correspondant à 3 niveaux de sécurité différents. Le montant de Proglio se rapproche donc du scénario le plus faible dit « sûreté dégradée »...
Une sortie possible et nécessaire !L’accord électoral entre le PS et EÉLV prévoyait la fermeture immédiate de Fessenheim, puis des installations les plus vulnérables (en zone inondable, sismique, vieillissement…). C’était compter sans l’influence déterminante des industriels du nucléaire qui veulent faire de la France la vitrine de leurs activités économiques pour conquérir de nouveaux marchés et faire fructifier leur business. Sûrs du soutien appuyé des ministres Montebourg, Fabius, Moscovici, qui ont toujours affirmé leur confiance dans l’atome et célébré le nucléaire comme une filière d’avenir pour le pays, les patrons d’Areva, EdF, Vinci, Alstom… profitent des reculs du gouvernement pour avancer leurs pions. Ils veulent faire accepter une loi sur la stratégie « bas carbone » où le nucléaire prendrait une place d’honneur puisque pour les promoteurs de l’atome, le nucléaire ne dégage pas de CO2. Faux ! Les émissions de gaz à effet de serre qui sont proches de celles des centrales à charbon, sont liées au cycle de vie des réacteurs (30 années, d’où reconstruction, démantèlement…) et à celui de l’uranium (extraction, transport, retraitement…).La meilleure façon de réduire les émissions de CO2, c’est de réduire les consommations d’énergie. Bien sûr, les industriels du nucléaire ne veulent absolument pas en entendre parler. La surproduction et la surconsommation, autrement dit le gaspillage, leur rapportent trop...La crise climatique et sociale impose des choix énergétiques radicalement différents qui sont incompatibles avec les décisions politiques opportunistes et productivistes du gouvernement. Le NPA propose un scénario argumenté, chiffré, valable qui montre la voie possible pour sortir du nucléaire en moins de10 ans (2). Ce n’est pas une utopie, mais une nécessité, si on veut que chacun ait droit à l’énergie, dans le respect des limites de la planète et débarrassée enfin de la loi du profit.
CorrespondantEs commission nationale écologie
1 – http://www.lemonde.fr/planete/article/2014/02/25/prolonger-les-reacteurs-nucleaires-hors-de-prix-selon-greenpeace_4373122_3244.html 2 – https://npa2009.org/content/8-pages-npa-comment-sortir-du-nucléairepdf