Fin 2016 et début 2017, 21 faucheurEs volontaires ariégeois ont investi trois jardineries pour peinturlurer des centaines de bidons de pesticides afin de les rendre impropres à la vente. Ces actions revendiquées et effectuées à visage découvert faisaient suite à des actions réalisées dans différents départements de France pour dénoncer les dangers de l'usage de ces produits toxiques.
Procès des pesticides
Un procès s’en est suivi le 17 août 2017. Le tribunal correctionnel de Foix a accédé à la requête de la défense et décidé de saisir la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) pour lui poser des questions préjudicielles autour du respect ou du non-respect du principe de précaution pour l'évaluation et l'autorisation de mise sur le marché des pesticides.
Le 1er octobre 2019, la CJUE confirme la validité du règlement sur les pesticides mais permet de mettre en lumière le non-respect de ce règlement, à la fois par l’EFSA, l’agence sanitaire européenne, et par son équivalent français : l’ANSES.
Le 25 mars 2021, les 21 militantEs comparaissaient à nouveau pour « détérioration du bien d’autrui en réunion », séance pendant laquelle ils ont fait le procès des pesticides et de la course aux profits contre la vie.
Le 1er juin 2021, le tribunal de Foix prononçait la relaxe pour les 21 faucheurs volontaires d'Ariège. Ce verdict était une grande victoire, bien sûr pour les militantEs, mais surtout pour la lutte pour la santé humaine et celle de l’ensemble du vivant, pour la lutte contre les multinationales empoisonneuses.
Malheureusement, ce 7 juin 2021, le Procureur de la République a fait appel de cette décision.
Le tribunal avait conclu que « l’état de nécessité » était à l’origine de cette relaxe, à l’instar du procès de Perpignan du 15 octobre 2020.
Il est à noter qu'une « petite action » de désobéissance civile peut avoir des répercussions au niveau des structures nationales et européennes.