Le gouvernement a pris un décret qui interdit les pesticides sur une distance de 5 à 20 mètres des habitations, suivant le type de cultures et le niveau de dangerosité des produits. Et encore, les 20 mètres ne concernent que 0,3 % des substances et le glyphosate n’en fait pas partie !
Pour les vignes, souvent proches d’écoles, ce sera 10 mètres voire 5 mètres si accord préfectoral. Sont exclus aussi les pesticides qui ne sont pas pulvérisés sur les plantes mais sur le sol. Alors que les arrêtés municipaux anti-pesticides se multiplient (interdiction à 150 mètres), qu’un arrêté a été pris par le conseil départemental du Val-de-Marne, que les citoyenEs se mobilisent toujours plus nombreuses et nombreux, que la pétition « Nous voulons des coquelicots » a dépassé le million de signatures, Macron n’entend rien et préfère ménager la FNSEA et les industries chimiques.
« Une farce de mauvais goût »
C’est ainsi que l’association Agir pour l’environnement a qualifié le texte gouvernemental. Elle veut saisir la justice pour le faire annuler car il ne répond pas à la situation, ni pour les agriculteurEs et la population environnante, victimes des pulvérisations, ni pour les consommateurEs qui retrouvent dans leurs assiettes les substances classées cancérogènes par l’Organisation mondiale de la santé, ni pour les espèces animales et végétales qui disparaissent.
Macron continue d’ignorer les revendications qui poussent dans la société. D’ailleurs le texte promulgué reprend quasiment les mêmes mots que ceux soumis à la discussion. Le gouvernement se contrefiche des avis recueillis, des 50 000 contributions émises. Cette attitude fermée aux revendications écologiques populaires rappelle celle affichée face au mouvement contre le projet sur les retraites : proposez, on ne changera rien ! Et « en même temps », il repousse à 2040 la fin du plastique à usage unique…
Les pesticides tuent !
Ils empoisonnent le vivant et se retrouvent dans la chaîne alimentaire et tous les organismes, dans l’eau, les sols. Les études scientifiques indépendantes ont montré leur responsabilité dans la prolifération de maladies comme les cancers, Parkinson, les troubles psychomoteurs chez les enfants, les infertilités, les malformations à la naissance. Le glyphosate n’est pas le seul produit dangereux, mais il est le plus connu. Monsanto qui le commercialise a aussi mis au point des semences génétiquement modifiées pour résister au Roundup, dites Roundup Ready (soja, coton, maïs, etc.). Cela lui permet de vendre aux agriculteurEs à la fois l’OGM et le désherbant !
Monsanto dégage !
L’industrie chimique utilise toujours la même méthode : semer le doute et lancer de faux scoops téléguidés par Monsanto pour décrédibiliser les études. Comment se fier à cette firme éclaboussée par les scandales ? Aujourd’hui, il est grand temps d’exiger l’arrêt des épandages toxiques dans les champs. La reconversion de l’agriculture industrielle vers une agriculture paysanne, locale, bio est une urgence. Prenons à bras-le-corps cette exigence partagée !
Commission nationale écologie