En France, des milliers de salariéEs travaillent d’arrache-pied pour que les activités dites essentielles perdurent. A ce titre les personnels de la fonction publique sont sur le pont et parmi eux les agentEs des Finances publiques. Depuis des années, la Direction générale des Finances publiques (DGFIP) est sacrifiée avec des suppressions massives d’emplois (environ 40 000 depuis 2008), des externalisations de missions, de nombreuses fermetures de trésoreries de proximité… Et le gouvernement actuel avait,, plus que jamais, pour ambition de la détruire encore plus avec des restructurations majeures, prenant prétexte de la dématérialisation et donc sous-entendant que les agentEs n’étaient pas indispensables. Mais ça c’était avant ! Des missions prioritaires certes mais les agentEs ?
Depuis le début de la catastrophe sanitaire, les agentEs des Finances publiques sont sur le pont pour, par exemple maintenir la chaîne des dépenses et des recettes des hôpitaux publics, assumer les décisions gouvernementales pour les entreprises, assumer les décisions des collectivités territoriales pour aider là aussi les entreprises, assurer les secours d’urgences gérés par les conseils départementaux, assurer les payes et les pensions de tous les fonctionnaires, assurer les demandes des particuliers qui peuvent avoir un impact financier important ,et bien d’autres choses…
Une grande partie de ces missions prioritaires se font pour les agentEs en présentiel car, d’une part, un certain nombre d’entre elles ne peuvent se faire en télétravail et, d’autre part, parce qu’il n’y a pas suffisamment de matériel informatique pour mettre une très grande majorité des agenTes en télétravail. Et force est de constater que, dans de nombreuses directions départementales, la sécurité des agentEs n’est pas vraiment une priorité : manque de savon, pas de nettoyage approfondi des locaux, pas de mise en œuvre de modalités permettant aux agentEs d’éviter les trop longs trajets de transports, pas de masques, pas de gants et, quand les organisations syndicales tant au niveau national que local les réclament, la réponse est toujours la même : la seule protection est de respecter les gestes barrières !
Sans oublier que la Direction générale a mis un certain temps avant de fermer au public les sites des Finances publiques et voulait même que des accueils physiques sur rendez-vous soient maintenus alors que le gouvernement ne cesse de répéter « Restez chez vous ». Les droits de retraits et la pression des organisations syndicales ont permis un recul sur cette question. En revanche, toujours rien concernant les primes de restauration pour les collègues allant sur les sites alors que tous les restaurants administratifs sont fermés. Par ailleurs, au vu de la loi d’urgence sanitaire votée et en particulier des ordonnances réduisant les droits des salariéEs, les agentEs des Finances publiques comme l’ensemble des fonctionnaires sont en attente de leur traduction dans la fonction publique. Mais d’ores et déjà, Darmanin et Dussopt ont annoncé que cela se ferait par décision unilatérale. Décidément, ces ministres et ce gouvernement considèrent nos droits comme non prioritaires ! Nous saurons nous en souvenir !