Lors de la conférence de presse traditionnelle du lancement de la campagne déclarative des revenus 2022, Gabriel Attal, ministre de l’Action et des Comptes publics, a annoncé une campagne de consultation intitulée « En avoir pour mes impôts » ! Cette pseudo-consultation est destinée à savoir comment les « contribuables » souhaitent que leur argent soit dépensé par l’État et à « expliquer » les dépenses publiques à travers en particulier le coût des services publics. L’objectif affiché par le gouvernement est de restaurer le consentement à l’impôt du plus grand nombre en montrant son utilité, en toute transparence. Ben voyons !
Une fois encore tout n’est vu que par le prisme du coût, sans rappeler une seule fois l’utilité sociale de l’impôt. Jusqu’ici tout cela n’est pas très étonnant de la part de ce gouvernement ! Mais on touche l’abject quand parmi les exemples, il y a par exemple le coût d’un accouchement (2 600 euros d’argent public selon le gouvernement) à propos duquel le gouvernement « oublie » de dire que ce sont les cotisations sociales et non l’impôt qui financent la Sécurité sociale.
À y regarder de près, des informations importantes sont omises et ce n’est évidemment pas un hasard : pas un mot sur le montant des cadeaux fiscaux donnés aux plus riches et aux entreprises depuis six ans ! Pas un mot non plus sur la fraude et l’évasion fiscales qui s’élèvent entre 80 et 100 milliards d’euros par an ! Facile ainsi pour le gouvernement de continuer à faire croire au matraquage fiscal et de ne pas parler de justice fiscale. En termes de transparence on a vu mieux !
Derrière cette opération de communication adressée à toutes celles et ceux qui se mobilisent depuis le 19 janvier contre la réforme des retraites et pour la répartition des richesses, le gouvernement prépare en fait le plus grand nombre à une réduction drastique des dépenses publiques et donc à une détérioration accrue des services publics pour mieux les privatiser, tandis qu’il augmente les budgets régaliens. En s’adressant en particulier aux « classes moyennes » à travers l’impôt, il surfe sur le « populisme » et espère diviser pour mieux faire passer ses réformes antisociales. Continuer de se mobiliser contre l’ensemble de la politique de ce gouvernement est plus que jamais une nécessité !