Stéphane Richard, le PDG d’Orange, est franc : il a annoncé qu’« à titre personnel, [la transformation de l’ISF] va réduire à peu près de moitié [sa] facture » fiscale. Il économisera 125 000 euros d’impôts, soit 9 années de Smic net à temps plein.
Édouard Philippe expliquait récemment que « l’ISF provoque un appauvrissement » de la France. Une chose est sûre : sa suppression enrichira Richard et ses pairs de la « France d’en haut ».
Par contre, la situation ne s’améliore pas pour les pauvres, bien au contraire. C’est le constat fait dans deux rapports récents, du Secours catholique et de l’Observatoire des inégalités.
Selon le Secours catholique, qui a accueilli 1,5 million de personnes en 2016, la proportion des ménages sans aucune ressource en France est en augmentation, et les enfants sont désormais majoritaires chez les personnes prises en charge par l’association.
Le Secours catholique note aussi que bien des pauvres n’exercent pas leurs droits d’accès aux prestations sociales. 31 % des ménages éligibles aux allocations familiales n’en touchent pas, et 23 % des ménages y ayant droit ne bénéficient pas des aides au logement. Il y a également 40 % de non-recours au Revenu de solidarité active (RSA) en 2016. « On dit que les pauvres profitent du système mais ils sont nombreux à ne même pas connaître leurs droits », souligne Bernard Thibaud, secrétaire général du Secours catholique. Il est vrai que les pauvres n’ont pas les moyens de s’entourer des armées de conseillers fiscaux…
Le rapport de l’Observatoire des inégalités montre que le nombre de pauvres a augmenté depuis 10 ans. La pauvreté touche aussi bien les familles où un des membres travaille que des familles d’inactifs et de chômeurEs. Une partie des chômeurEs ou inactifs sont des personnes découragées par la recherche d’un travail face aux mauvaises conditions d’emploi (précarité, bas salaires, etc.). Un grand nombre de chômeurEs, particulièrement les plus jeunes, ne disposent que de très faibles indemnités de chômage, inférieures au seuil de pauvreté. Près d’un quart des chômeurEs sont pauvres, soit trois fois plus que la moyenne de la population.
Avec Macron, plus que jamais, comme le dit le proverbe, « il pleut toujours où c’est mouillé ».