Publié le Vendredi 28 octobre 2011 à 09h34.

Moody’s s’invite au Parlement

Les menaces des agences de notation sont des outils aux mains des gouvernements pour imposer toujours plus d’austérité.

La dictature de la finance continue d’étrangler les peuples, et cette semaine, après avoir abaissé la note de l’Espagne, Moody’s s’attaque à la France.

Par le plus grand des hasards, l’agence de notation a attendu patiemment le premier jour des débats sur le budget à l’Assemblée nationale.

Cette manœuvre des plus grossières nous montre une fois de plus que ces agences sont le bras armé de la finance et des capitalistes qui ont décidé que désormais tout devait, en Europe, passer entre leurs mains. Il s’agit comme nous l’observons en Grèce et, comme nous avons pu le voir dans le passé en Argentine, de privatiser les derniers services publics comme la santé, les transports et l’éducation, de détruire les acquis sociaux comme les retraites et les caisses de Sécurité sociale, et enfin de réduire le coût du travail au maximum.

Cette menace, la note de Moody’s, est également un outil pour que les gouvernements complices, justifient ces coupes budgétaires, ces mesures de casse sociale et de vagues de privatisations. De droite comme de gauche, les gouvernements européens s’y plient sans aucune résistance. De Zapatero à Merkel en passant par Papandréou, l’abaissement des notes justifient des attaques de plus en plus violentes vis-à-vis des peuples. La situation en Grèce doit nous alerter sur ce qu’il risque d’arriver également ici en France, le candidat socialiste François Hollande n’ayant donné aucune illusion sur sa volonté de « payer la dette », « d’austérité budgétaire » et de « rétrécir l’État ».

Après avoir réussi à imposer sa réforme des retraites, le gouvernement, dans l’attente des présidentielles, semblait devoir ralentir ses attaques. Mais rien ne préserve la France du « hold-up » que les capitalistes opèrent en Espagne et en Grèce. Leur champ de bataille s’élargit de jour en jour à toute l’Europe. Le débat sur le budget au Parlement verra sans doute, au final, l’accentuation de l’austérité budgétaire. Même si la campagne présidentielle ralentit pour le moment la violence des attaques, nul doute qu’au cours des prochains mois celles-ci vont redoubler de violence, les agences de notation étant de plus en plus voraces. Il n’y a pas d’issue à cette logique destructrice sans contestation de la légitimité de la dette et sans en exiger l’annulation.

La grève générale a réussi en Grèce la semaine passée, le mouvement des Indignés dans le monde entier nous montre que partout des voix s’élèvent pour ne pas payer. « Nous sommes les 99 % », « On ne paie pas », sont autant de slogans qui fleurissent pour refuser la dictature des banques, les plans d’austérité. À nous d’imposer l’austérité aux spéculateurs et aux patrons, dans la rue et dans les urnes.

Thibault Blondin