Le collège Gièra, étiqueté « Ambition-Réussite », situé dans les quartiers populaires au sud d’Avignon, a amianté les enfants pauvres pendant plus de 30 ans. Alors en 2009, le conseil général à majorité PS a décidé de le détruire...
Cependant, au lieu de reconstruire un collège flambant neuf dans le même quartier, idée géniale, on a dispatché les élèves dans deux collèges déjà surchargés des beaux quartiers du centre-ville, Vernet et Mistral. La décision a été prise à l’unanimité au conseil général. Oui, unanimité : quand ça « favorise la mixité sociale » et qu’en même temps, ça permet de faire des économies, c’est « gagnant-gagnant » et ça transcende le clivage gauche-droite... Seulement, dans les quartiers populaires, les gens ont un peu l’habitude d’être les perdants des situations « gagnant-gagnant » : ils se sont demandés pourquoi c’était encore à eux de payer leur ticket pour monter dans le bus de la mixité sociale vers les services publics de l’hypercentre, et surtout pourquoi ils n’auront plus droit aux moyens normalement accordés aux élèves socialement défavorisés, dont la cantine gratuite. Alors, ils se sont organisés, ont manifesté et pétitionné par milliers.
Nouvelles solidarités pour défendre le service publicEn centre-ville, certains ont feuilleté fébrilement leurs carnet d’adresses pour appeler les notables susceptibles d’empêcher in-extremis cette violente invasion barbare... Sans succès. Alors ils ont inscrit leur progéniture dans les nombreux collèges privés catholiques des beaux quartiers. Ouf ! Le conseil général aurait paraît-il fait preuve de « courage politique » en maintenant son projet... Aujourd’hui, 5 ans après la fermeture du collège Gièra, alors qu’il y a 15 % d’élèves en moins à Vernet, il y a 25 % d’enseignants en moins. Le taux d’encadrement a donc baissé alors que ce collège, qui comptait 16 % d’élèves boursiers en 2008, en compte aujourd’hui 40 %. Les élèves fragiles, pas soutenus, ne s’en sortent pas. Il y a quelques semaines, le personnel du collège, soutenu par les parents d’élèves, ont entamé un mouvement de lutte contre une nouvelle fermeture de classe. Après déjà deux journées de fermeture du collège pour cause de grève, de nouvelles solidarités entre personnel, parents des quartiers sud et parents du centre-ville sont en train de naître. Les militantEs du NPA sont à leur côté pour imposer l’égalité des chances de toutes et tous dans l’éducation.
Correspondant