Le 1er mars, Jean-Michel Blanquer claironnait un chiffre : 50 000 tests avaient été mis à disposition pour toute la zone A qui revenait de vacances. À 8 h 20 le 2 mars, le chiffre passait à 10 000. Puis, plus tard dans la journée devant les organisations syndicales, ces 10 000 devenaient 3 000...
C’est que le ministre n’en est pas à sa première brouille avec les chiffres. Déjà, sur les tests antigéniques, le million annoncé en novembre s’était transformé en 10 000 réalisés aux vacances de Noël ! Parce que le ministre mélange fréquemment, et volontairement n’en doutons pas, ce qui est disponible avec ce qui est fait…
L’inconséquence d’une non-stratégie sanitaire
Quant aux contaminations, débunkées par les « décodeurs » du Monde, le décalage entre les remontées du ministère sur le nombre de contaminations dans les écoles et les chiffres de Santé publique France, n’ont jamais donné lieu à l’once d’un début d’explication. Là où nous savons toutes et tous qu’il y a une sous-estimation volontaire des données.
Cette communication n’a qu’un seul but : masquer l’inanité de toutes les décisions prises au détriment de la santé des élèves, de leurs familles et des personnels.
Alors que l’école a été identifiée comme un lieu de contamination majeur, notamment depuis l’arrivée des variants, et tout en ayant conscience que le maintien de leur ouverture est un enjeu fondamental de lutte contre les inégalités scolaires, rien n’est mis en place pour permettre de résoudre cette équation.
Deux mesures simples sont pourtant accessibles immédiatement : la priorité vaccinale pour les enseignantEs et AESH (particulièrement en maternelle), la fourniture de masques gratuits pour les élèves et les personnels. Mais cela reviendrait à admettre que, contrairement aux dires du ministre, jusque-là « rien n’était prêt » et que les personnels comme les élèves étaient sciemment exposéEs. Aux personnels désormais de prendre la main et de l’imposer : la santé avant tout !