Chaque semaine apporte son lot de nouveauté dans l’éducation nationale. Cette semaine, avec près de trois mois de retard sur la pandémie et les déclarations du gouvernement, arrivent les auto-tests Covid-19.
Passons sur la blague des notices mal traduites (qui prétendaient, à tort, qu’un test négatif montre que l’on a le virus), pour nous concentrer sur le fond. Il n’y a presque aucune formation pour effectuer cet acte médical : à chacunE de se débrouiller pour se tester. Un test positif entraine la mise en quarantaine de l’élève, sans qu’il y ait aucun aménagement pour ses examens (brevet, baccalauréat). Lorsqu’une classe est fermée (au premier test positif), les jeunes sont renvoyés chez eux (le « brassage » des élèves est heureusement devenu impossible), car il n’y a plus d’enseignantEs remplaçants. Certaines communes (Saint-Denis, Épinay, Romainville en Seine-Saint-Denis) ont proposé de remplacer les enseignantEs par des animateurEs. Preuve que pour certainEs, l’école n’est que la « garderie du Medef ».
Gestion de la pénurie en temps de pandémie
Le pire reste à venir. Le manque criant de vaccins oblige l’État à faire des choix de priorité de vaccination. Le choix est impossible entre les « professions prioritaires » (dont les personnels de l’éducation nationale) ou les personnes souffrants de comorbidité. Chaque région, chaque vaccinodrome a sa propre politique, dramatique, quel que soit son choix. Sans compter que l’État est incapable d’organiser la vaccination collective et nous reposons sur des outils en ligne et privés (doctolib notamment).
Aujourd’hui 30 % de la population française a déjà reçu une dose de vaccin, Au rythme actuel, la vaccination de 60 % de la population (niveau bas où l’on peut espérer l’immunité collective) n’aura pas lieu avant décembre prochain. Il faudrait multiplier par cinq le nombre d’injections par jour pour vacciner l’ensemble de la population adulte d’ici août 2021. À la prochaine rentrée, il faut envisager les mêmes protocoles qu’aujourd’hui (masques, demi-jauge, refus du brassage des élèves en cas d’absence…).
Blanquer continue de mettre la pression
Au lieu de maltraiter les jeunes et les personnels de l’éducation nationale, en leur mettant la pression sur les examens et les programmes scolaires à terminer, Jean-Michel Blanquer devrait anticiper la prochaine rentrée. C’est maintenant qu’il faut ouvrir les postes aux concours d’enseignants, c’est maintenant qu’il faut recruter des médecins et infirmierEs scolaires, AESH, AED, etc. C’est maintenant qu’il faut préparer des classes à effectifs réduits, pour que les jeunes qui ont subi deux années scolaires en pointillés, puissent apprendre dans de bonnes conditions. Bref : les solutions ne manquent pas, mais l’aveuglement du gouvernement n’a jamais été aussi fort. Ces quinze derniers jours, des lycéenEs ont montré leur détermination, par la grève, contre le Grand Oral du baccalauréat. C’est la voie que l’ensemble des personnels doit suivre pour obtenir la démission de Blanquer et l’arrêt immédiat de sa politique.