Dans le 93, département le plus jeune de France, mais qui a connu le plus grand nombre de décès du coronavirus, où le chômage flambe, mettant de nombreuses familles dans le rouge, la rentrée scolaire se fait avec un manque inédit de personnels médico-sociaux.
Pour la seule ville de Saint-Denis, dans les quatre lycées de la ville et dans au moins quatre collèges, il manque soit une infirmière (qui manque aussi aux écoles qui la partagent), soit une assistante sociale, soit une conseillère d’orientation psychologue, parfois plusieurs. Aux enseignantEs mobilisés, l’Éducation nationale répond qu’ils et elles doivent « trouver eux-mêmes des solutions ». Dans un lycée professionnel où l’assistante sociale suivait 500 des 700 élèves l’an dernier, on a répondu que le lycée n’est pas « prioritaire ».
Si le rectorat ne réussit pas à pourvoir ces postes, c’est avant tout parce qu’ils sont très mal payés (1 280 euros à l’embauche pour une assistante sociale). Mais ces postes sont indispensables pour accompagner les élèves et leurs familles. Leur travail est le dernier filet de sécurité pour intervenir dans des situations familiales très précaires, jusqu’à mettre les enfants en danger, c’est aussi un des éléments majeurs de la lutte contre le décrochage scolaire. C’est un droit dû à la population des quartiers populaires qui leur est dénié, une fois de plus. Une première mobilisation a réuni mardi 15 une soixantaine d’enseignantEs et de parents, qui se sont donné rendez-vous la semaine suivante.