Publié le Jeudi 28 septembre 2017 à 22h00.

“De nombreux élèves ne peuvent assister à tous les enseignements qui leur sont dûs”

Cette rentrée encore, au lycée Mauriac de Bordeaux, enseignants et élèves ont découvert des emplois du temps aberrants. Des cours se chevauchaient, il y avait des groupes de langues à 38 élèves… "De nombreux élèves ne peuvent assister à tous les enseignements qui leur sont dûs", des classes "ont jusqu'à 6 h de cours avec le même enseignant dans la même journée", et "certaines pauses déjeuner sont réduites à 30 minutes" dénonçaient les enseignants dans un tract.

A des élèves qui réclamaient de pouvoir assister à tous leurs cours tout en ayant le temps de déjeuner, la direction a répondu : « “Vous avez choisi de prendre des options, c’est un sacrifice à faire » ! Une lycéenne a même fait un malaise n’ayant eu le temps de manger durant sa journée.

L'an dernier, il avait fallu se battre pour des emplois du temps corrects jusqu'aux vacances de Toussaint. Cette année, dès juillet, les enseignants ont alerté le rectorat que les problèmes allaient recommencer. Ils ont vainement demandé un report de la rentrée ou une journée banalisée pour pouvoir tout mettre à plat. Devant les refus de la direction, ils ont déposé un préavis pour la rentrée et ont fait grève 4 jours.

Après avoir reçu 2 emplois du temps toujours aussi inadaptés, bâclés par la direction et l’Inspection académique, les élèves ont décidé de prendre la relève et de se faire entendre à leur tour.

Le 18 septembre, ils étaient près de 300 au blocus filtrant à l’entrée du lycée. Ils ont fait venir les médias et dénoncé les manœuvres du rectorat qui a essayé de les diviser des profs en leur disant que ceux-ci « faisaient grève pour leur intérêt » en répondant : « pourtant, c’est bien pour que l’on travaille correctement qu’ils font ça ».

Ils n’ont pas été plus dupes de la propagande de la direction. Comme le disait une gréviste : « elle dit qu’il est mauvais de faire un blocus pour notre réputation, que cela met en péril nos études… En même temps, c’est un peu ce qu’elle fait depuis 15 jours ! ».

Enseignants et élèves comptent bien avoir le meilleur enseignement dans les meilleures conditions en éduquant une direction et des instances académiques qui ont bien du mal à le comprendre.

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