Mardi 11 février a été marqué par une mobilisation très forte contre la suppression de 110 postes dans le premier degré parisien. Quasiment le quart des suppressions de postes au niveau national !
Après 280 postes d’enseignantEs déjà supprimés et 350 classes déjà fermées ces deux dernières années, c’est donc à une nouvelle saignée que nous assistons. Des décisions 100 % économiques prétendument objectivées par une baisse de la démographie parisienne, réelle mais inégale suivant les arrondissements, et qui se traduiront donc par la fermeture annoncée à la rentrée prochaine de 198 classes dans Paris…
Moins de décharge, c’est la surcharge !
À cela s’ajoute l’annonce récente par l’Académie de la remise en cause du régime parisien des décharges de direction d’école. Depuis 1982, dans le cadre d’un accord Ville de Paris-ministère de l’Éducation nationale, les enseignantEs chargés de direction étaient complètement déchargés de classe dans toutes les écoles de plus de 5 classes. Ce n’était pas du luxe au vu de la charge de travail et des responsabilités données à ces enseignantEs chargés de direction (même si l’on peut penser qu’une autre organisation de l’école serait possible, avec une direction d’école collégiale, plus collective…). La remise en cause de ce système dérogatoire de décharge de direction (il faudrait désormais avoir 12 classes ou plus pour une décharge complète) va à l’évidence désorganiser la vie des écoles parisiennes et créer beaucoup de troubles et de surcharges de travail pour tout le monde.
Une grève à l’ampleur inédite
Mardi 11 février avait lieu le Comité social d’administration (CSA) consacré à la carte scolaire. À cette occasion, 60 % des enseignantEs se sont mis en grève, et 170 écoles parisiennes étaient totalement fermées. Près de 1 500 personnes — enseignantEs grévistes et parents — se sont rassemblées devant le rectorat pendant la tenue du CSA. Une mobilisation d’une ampleur inédite, alors que des délégations des écoles concernées par les fermetures de classe étaient reçues. Après une petite manifestation, entre 200 et 250 personnes se sont réunies en assemblée générale pour discuter des suites. Beaucoup de directrices et de directeurs mobilisés sur la question des décharges y ont pris la parole.
Il faut battre le fer tant qu’il est chaud. Les revendications sont connues : l’annulation des 110 suppressions de postes qui se traduisent par les 198 fermetures de classes ; le maintien du régime actuel de décharge de direction ; la création massive de postes pour assurer les remplacements et d’enseignantEs spécialisés et d’AESH pour accompagner les élèves à besoins spécifiques… Au retour des vacances scolaires, l’intersyndicale parisienne (qui réunit l’arc le plus large possible) appelle donc à de nouvelles journées de grève à l’occasion des prochaines réunions d’instances académiques les 4 et 11 mars. Au-delà, dans le cadre des assemblées générales d’arrondissement, des réunions publiques avec les parents, etc., la mobilisation est à construire pour la défense du service public d’éducation.
Manu Bichindaritz