Les enseignantEs seront à nouveau en grève pour demander l’abrogation de la réforme du collège, dans le cadre de la journée d’action de la fonction publique.
Les raisons pour refuser cette réforme sont toujours d’actualité. Par la réduction drastique des heures d’enseignement disciplinaire, elle va provoquer de nombreuses suppressions de postes, permettant de nouvelles économies substantielles. à l’heure où tombent les moyens d’enseignement (DHG : dotation horaire globale), ces suppressions sont déjà visibles, même si ailleurs le ministère semble temporiser pour faire passer la pilule. Au-delà, c’est le cadre même de toute l’école existant jusqu’à présent qui va être totalement déréglementé. La mise en place des EPI (enseignements pratiques interdisciplinaires), parallèlement à la réforme des nouveaux programmes et de l’évaluation totalement soumise aux « compétences », va éclater tout cadre national de l’éducation et soumettre la scolarité des élèves aux critères locaux d’employabilité.
Dans les salles des professeurs, l’opposition à la réforme reste très largement majoritaire. Des prises de position ont eu lieu pour condamner les prétendues formations mises en place pour vendre la réforme. Pour tenter de calmer le jeu, les inspecteurs et les chefs d’établissement utilisent la carotte en faisant des promesses mirifiques, prétendant que options et groupes pourront être maintenus en dépit de la réforme, que les EPI pourront n’être mis en place qu’une toute petite partie de l’année…
Mais les mêmes n’hésitent pas à utiliser le bâton lorsque les enseignantEs continuent à résister. Ainsi, les pressions se multiplient pour obliger les enseignantEs à rendre des projets d’EPI… Ainsi, dans l’académie de Grenoble, la rectrice est allée jusqu’à menacer de verser un rapport au dossier des enseignantEs qui se montraient hostiles à la réforme, et même à ceux qui ne montraient pas assez d’enthousiasme dans les formations !
Contre l’éparpillement et les grèves saute-moutons...
Malheureusement, un mouvement de grève majoritaire dans la durée, à même de défaire le gouvernement, n’a pas vu le jour. La politique de l’intersyndicale, à travers les journées d’action et de grève saute-moutons, y est sans doute pour beaucoup : 9 avril, 19 mai, 11 juin, 17 septembre, 10 octobre… Le 26 janvier, ce sera la sixième journée de grève contre la réforme du collège ! Rien n’a été fait pour tenter de faire monter la pression en convoquant des dates de plus en plus rapprochées. Au contraire, après le 10 octobre, la politique du « grain de sable » décrétée par la direction du SNES, a quelque peu éparpillé le mouvement et renvoyé à l’échelle locale un rapport de forces qui doit rester national.
Par ailleurs, peu de choses ont été tentées pour lier le combat des enseignantEs de collège à ceux du lycée ou du primaire. Alors que le 26 janvier pourrait être l’occasion d’unir toutes ces catégories, en liant la lutte contre la réforme du collège et celle pour l’augmentation des salaires, une partie du SNES et de la FSU opposent ces deux motifs de lutte.
Ce 26 janvier, la grève sera sans doute encore massive dans les collèges. Cette grève aura lieu en même temps que tomberont dans les différentes académies les fameuses DHG et les cartes scolaires, qui, pour le premier et le second degré, fixent le nombre de créations et de suppressions de postes. Il s’agit de ne pas gâcher ce potentiel.
Il est important de développer maintenant un plan de bataille, en poussant à une nouvelle journée de grève rapprochée, commune au premier et au second degré, en liant la question des salaires, celle des moyens, et celle de la lutte contre la réforme, cela afin de redonner confiance aux collègues dans leur capacité à se coordonner, à gagner et à faire plier le gouvernement.
La commission éducation nationale