Le 12 novembre, les enseignantEs de la maternelle à l’université étaient appelés à se mettre en grève contre les annonces de suppressions de postes pour la prochaine rentrée et la mise à sac plus générale de l’école.
À tous les niveaux du système éducatif, le rapport CAP 2022 est le fil rouge de l’ardeur du gouvernement à vouloir casser la fonction publique et les services publics, dont l’éducation est un des principaux budgets. Partout, c’est une dégradation brutale des conditions de travail et d’apprentissage.
Des luttes éparses
Alors oui, ce 12 novembre il était vraiment temps d’y aller. Depuis la rentrée, des centaines d’écoles partout en France ont été en grève pour l’ouverture d’une classe ou contre la fermeture d’une autre, des dizaines d’établissements du secondaire accumulent des heures de grève pour ne pas perdre encore plus d’heures d’enseignement, pour rester maîtres de leurs emplois du temps, du contenu de leur discipline.
Et depuis la rentrée des vacances d’automne, la grève exemplaire de l’équipe éducative d’Utrillo à Stains dans le 93 (voir ci-contre) nous montre la voie. Non seulement ils ont eu une réaction immédiate à l’annonce de la nomination d’un gendarme en détachement en guise de proviseur adjoint en se mettant majoritairement en grève, mais ils ont aussi eu la préoccupation de tisser des liens avec d’autres pour ne pas rester isolés. Ce lycée est un laboratoire d’expérimentation de la mise en place d’une politique à visée répressive à l’intérieur même des établissements scolaires.
Mais force est de constater que de luttes éparses en grèves éclatées, les personnels de l’éducation nationale peinent à contrer la propagande ministérielle qui répète sur tous les tons que l’éducation est sa priorité, particulièrement le primaire qui, pourtant, n’en ressent aucun effet positif sur le terrain. Et même le 12, les appels syndicaux étaient dispersés, bien en-dessous des responsabilités que les structures syndicales devraient porter face aux attaques d’ampleur contre le service public d’éducation et ses personnels.
Une nouvelle date le 27 novembre
C’est pourquoi, le 12 novembre au soir, se sont tenues à Paris deux assemblées générales : d’abord les lycées professionnels dont la mobilisation ne faiblit pas depuis leur journée de grève nationale du 27 septembre et ensuite, tous les types d’établissements, en interdegrés, se sont retrouvés à la Bourse du travail de Paris.
Pour toutes et tous, il était inconcevable de rester dans l’attente d’une hypothétique date en 2019... après les élections professionnelles. Il en ressort donc un appel à tous les enseignantEs, à Paris et en régions, à donner des suites immédiates au 12 en se mettant de nouveau en grève le 27 novembre contre les logiques sécuritaires, ParcourSup, la réforme de la voie professionnelle, la réforme du lycée, la réforme du bac, la suppression de l’éducation prioritaire. Et pour revendiquer des moyens de qualité pour l’éducation, de la maternelle à l’université, ainsi qu’un maintien et un élargissement de l’éducation prioritaire.
Ce doit maintenant être une priorité de construire cette nouvelle journée et de stopper Blanquer, Macron et leur politique de sabordage de l’école !
Denise Sarraute