Publié le Jeudi 13 janvier 2022 à 08h00.

Éducation nationale : la coupe est pleine

L’épidémie de Covid flambe. Et comme on pouvait s’y attendre, Jean-Michel Blanquer allège toujours plus les protocoles. Sous prétexte de maintenir les écoles ouvertes pour permettre aux enfants les plus éloignés de l’école d’y rester, c’est en réalité la transformation des établissements scolaires en une immense garderie permettant aux parents de pouvoir continuer à travailler qui se met en place.

C’est la veille au soir de la rentrée que les enseignantEs auront appris, via un article payant en ligne, que le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer modifiait les règles d’isolement et de tests des élèves. Puis, quatre jours après, le 6 janvier, un énième protocole voyait le jour. Le but de ces protocoles : favoriser au maximum l’admission des élèves au détriment de la santé de ces dernierEs, de leurs familles, des personnels.

Ces règles toujours plus souples, conjuguées au variant le plus contagieux que l’on a eu à affronter, désorganisent totalement les établissements. L’absentéisme des élèves, la gestion des tests, des retours, les groupes classes incomplets, les absences de collègues non remplacés rendent la gestion quotidienne épuisante particulièrement au niveau des vies scolaires, des directions d’école. Et n’a aucun sens ni sanitaire ni scolaire.

#BlanquerMent

Il faut dire que rien n’a été anticipé, préparé. Ainsi l’exigence de multiplier les tests sur les enfants entraine une pénurie qui les rend peu, quand ce n’est pas, accessibles. Dès lors, c’est tout le protocole des tests avant le retour en classe qui devient inopérant. Les masques FFP2, qui permettraient de protéger les personnels sur temps scolaire, n’arriveront, peut-être, qu’à la fin du mois. Cette annonce, faite jeudi 6 janvier par le Premier ministre, fait l’effet d’un seau d’eau sur un incendie : cela fait des mois que la fourniture de masques chirurgicaux est refusée et Blanquer mentait ouvertement deux jours plus tôt en affirmant qu’ils étaient « réservés aux soignants ». Deux exemples symptomatiques d’une non-gestion apocalyptique auquel on peut ajouter l’absence de recrutement, le non-équipement en capteurs CO2. Et les mensonges aussi, toujours : sur les chiffres, la moindre contamination des profs...

La colère explose

Ce à quoi nous assistons n’est pas une simple crise sanitaire. C’est une crise de la gestion capitaliste d’une pandémie. Et les personnels ont bien compris la tâche à laquelle on les assignait. Face au mépris, au danger, la colère a explosé. En moins de quatre jours, des centaines de collègues ont exprimé leur ras-le-bol. CertainEs se sont même mis en grève. Les organisations syndicales ont pris la décision d’appeler à la grève le jeudi 13 janvier avec des revendications très précises pour une école qui protège tout le monde dans les établissements.

Les personnels des écoles ont raison d’exiger santé et dignité. La décision d’un appel large inter­syndical à la grève le 13 janvier est une première étape. Dès maintenant, il faut, dans les AG, envisager les suites avec en ligne de mire la grève du 27 janvier qui devra être la plus massive possible.