Publié le Jeudi 12 janvier 2012 à 21h47.

Éducation nationale : les trois A du gouvernement

La politique du gouvernement concernant le service public d’éducation obtient haut la main ses trois A : Abaissement, Autonomie, Aboutissement…Abaissement du nombre d’enseignantEsAlors qu’en février 2011, la France était reconnue comme ayant le taux d’encadrement des élèves le plus faible de l’OCDE, le gouvernement annonçait en cette fin d’année la suppression de 14 000 postes d’enseignantEs. La longue saignée se poursuit, portant à près de 80 000 les suppressions de postes parmi les personnels de l’Éducation nationale sur une période de six ans. La baisse de la qualité d’enseignement qu’entraîne le manque de moyens, n’est guère la préoccupation du gouvernement qui estime que la solution réside dans le fait pour les enseignantEs de travailler plus en étant « plus présents dans les établissements ».Autonomie des établissements Une autonomie dont Sarkozy déclarait, le 5 janvier, qu’elle était le moyen à tous les niveaux d’enseignement pour « constituer des équipes de professeurs,
motivés et soudés autour du chef d'établissement ». Les établissements et écoles Clair, que le gouvernement compte bien généraliser, ont ouvert une autonomie accrue et un pilotage par les résultats qui conditionnent la répartition des moyens et le recrutement des personnels sur profil. Une autonomie qui va de pair avec une gestion managériale, un des objectifs du dernier projet de réforme sur l’évaluation et la progression des carrières des enseignantEs. Aboutissement de la destruction du service public d’éducationC’est bien le vœu le plus cher du gouvernement. Celui qui consiste depuis le début de son mandat à le vider de ses missions, de ses fonctionnaires… Toutes les réformes mises en place vont dans ce sens, faisant la part belle aux écoles privées qui ont vu augmenter leur nombre d’élèves.Une école que l’UMP souhaite encore plus calquée sur le modèle de l’entreprise, en orientant les jeunes en pré-apprentissage dès la 4e, ce qui pour lui « serait une réponse forte au problème du chômage des jeunes ». Et en mettant en place son nouveau projet de réforme de l’administration, donnant clairement tous les pouvoirs aux recteurs.Tout comme en 2011, cette année nous nous mobiliserons contre les réformes gouvernementales. En ce qui nous concerne, les prochaines échéances auront lieu les 18 et 31 janvier, dans la rue !

Nina Lehair