Cet été, Najat Vallaud-Belkacem n’a pas pris de vacances, à l’offensive contre les jeunes et les personnels de l’éducation...
La ministre importe le climat d’état d’urgence dans l’éducation, tout en continuant à essayer de mater les enseignantEs récalcitrants !
Contre la réforme du collège et la mise au pas des enseignantEs !
La mise en place de la réforme du collège, les nouveaux programmes à tous les niveaux (du CP à la 3e) et les nouvelles dispositions (EPI, AP, etc.) ont pour vocation de détruire le métier d’enseignant. De plus, le ministère continue la refondation de l’école sur l’évaluation des enseignants (l’inspection). D’après une fuite du ministère, les inspecteurs de l’EN et les chefs d’établissements devront évaluer sur diverses compétences, dont leurs actions « en éducateur[s] responsable[s] et selon des principes éthiques. » On voit derrière ces grands principes la logique de mise au pas des enseignants et la place grandissante que prennent les chefs d’établissements (et les IEN) dans le contrôle des enseignantEs.
En outre la pression sur les enseignantEs s’accroît avec le manque de postes, un manque lié notamment aux postes laissés vacants aux concours (13,9 % des postes au CAPES n’ont pas été pourvus cette année, avec en particulier 70 % en lettres classiques ou 21 % en mathématiques) mais surtout aux milliers de postes supprimés sous Sarkozy et évidemment pas restitués par Hollande...
Refusons d’importer la guerre dans les écoles !
Dans une circulaire du 29 août, le gouvernement a annoncé que, tout au long de l’année, les réservistes de la police et de l’armée seront déployés devant les écoles, collèges et lycées « afin de renforcer la surveillance de la voie publique et d’éviter tout attroupement préjudiciable à la sécurité des élèves. » Cela pourrait donc empêcher une mobilisation des élèves, des parents ou des enseignants devant leur établissement. Outre cela, le gouvernement impose de faire trois exercices de sécurité (PPMS) dans chaque établissement, dont l’un sur le thème attentat-intrusion. Un véritable climat anxiogène dans les établissements.
Enfin, pendant l’été, une dizaine d’enseignants fichés S ont été suspendus et vont avoir une procédure disciplinaire visant à les exclure. Ainsi, sur la base de présomptions d’atteinte à la sécurité de l’État, les enseignantEs pourront être démis de leurs fonctions. Des lycéens seraient également fichés S d’après Najat Vallaud-Belkacem.
Organiser la riposte dès la rentrée
Pour une fois, des dates existent déjà dans le paysage de cette rentrée : la grève du second degré appelée par le SNES, la CGT et SUD du jeudi 8 septembre contre la réforme du collège (et les postes) ; la grève interprofessionnelle du jeudi 15 septembre contre la loi travail ; le rassemblement des 19 et 20 octobre pour la relaxe des 8 de Goodyear et contre la répression policière. Mais rien n’est fait pour articuler ces dates entre elles.
Appeler à des grèves aussi proches de la rentrée alors que rien n’a été fait avant les vacances est un moyen pour les directions syndicales du secteur de se dédouaner de n’avoir presque rien fait lors de la mobilisation contre la loi travail. En même temps, c’est aussi pour elles le meilleur moyen d’expliquer que les collègues ne sont pas prêts à lutter... et donc de continuer tranquillement leurs négociations au ministère.
Notre objectif est de profiter de ce calendrier pour reprendre contact avec les équipes et individus mobilisés l’année dernière, et d’arriver à imposer des assemblées générales intersyndicales entre le 8 et le 15. C’est pourquoi, dès cette rentrée, nous revendiquons l’abrogation de la réforme du collège et des cycles à l’école, une embauche d’enseignantEs à hauteur des besoins, ainsi que la titularisation de tous les précaires. Nous sommes contre la réforme de l’évaluation et du PPCR. Enfin, nous refusons toute répression des jeunes, des travailleurs et des syndicalistes.
La rentrée pourrait donc s’annoncer caniculaire à l’éducation nationale !
Raphaël Greggan