Mercredi dernier, lors de la conférence de presse de Castex et compagnie, il n’y a pas eu de surprises : on maitrise, et on fera comme on l’avait dit. À croire que situation sanitaire n’affecte pas l’éducation nationale : ni le ministre ni les personnels et les usagerEs.
La situation sanitaire sur-détermine la vie de toute une population, les variants apparaissent, les pics de contamination restent très élevés tout comme le nombre d’hospitalisations et de réanimations… mais pour les écoles, le plan ne doit surtout pas varier.
Des annonces adressées à l’opinion publique
Trois annonces ont été faites. D’abord une massification et un meilleur ciblage des tests via, notamment, la pratique des autotests. Ensuite le retour à la règle « un cas avéré = la fermeture de la classe » a été acté. Et enfin, le non-brassage en cas d’absence de professeurEs devient impératif en primaire.
Sur le premier point, il est légitime, après les annonces des campagnes de tests qui n’ont jamais eu lieu, d’être sceptique. Quant aux deux autres, la question de la réalité de terrain et des moyens humains reste entière. Organiser le non-brassage alors que les brigades de remplacement ont été décimées pendant des années et que l’objectif de recrutement de contractuelEs n’a déjà pas été totalement rempli en janvier dernier risque de s’avérer compliqué. Pourtant il faudra bien des remplacantEs pour accueillir tous ces enfants qui, dans plein d’écoles, arrivent en transport et que les parents ne pourront pas venir chercher, notamment à cause du travail.
Mais la logique est autre pour le ministre et le gouvernement : montrer à la population que l’on met des choses en place, même si dans les faits… rien n’est fait ! Et si personne n’est dupe dans la profession, il y a un travail de démonstration du réel, de mise en lumière des mensonges de -Blanquer qu’il faut amplifier.
Le minimum n’est pas là
Car ces annonces ne masqueront pas une gestion chaotique qui, depuis le début, ne garantit rien, ou trop peu. Et deux exemples ne peuvent que renforcer cette conviction. Il y a ainsi une contradiction majeure à dire « les enseignantEs sont indispensables parce qu’il faut garder les écoles ouvertes à tout prix » et ne pas placer les enseignantEs sur la listes des personnes prioritaires pour la vaccination. Quoi qu’on pense de cette priorité, le double discours est insupportable.
Par ailleurs, dans le secondaire, si le ministre voulait « vraiment » faire l’école dans l’intérêt des élèves, la question des examens et de leur passage se poserait totalement différemment.
Aussi bien du point de vue sanitaire que dans l’intérêt des élèves, rien n’est fait. Si ce n’est toujours du discours...
Septembre se décide maintenant
Si la situation est dure à appréhender pour touTEs les militantEs, il y a néanmoins urgence à agir.
Agir dans l’immédiat pour fédérer les colères. Cela suppose d’ouvrir au plus vite les espaces de discussions que sont des AG d’établissements, les réunions d’information syndicale (RIS) dans le primaire… Car si ce contexte peut désorienter, il reste néanmoins indiscutable qu’il a posé des questions qui resteront valables à la rentrée de septembre, rentrée qui pourrait elle aussi commencer sous covid. La question des effectifs dans les classes et donc d’un plan ambitieux de recrutement, du bâti scolaire, la question de notre capacité à prendre l’école en main qui commence par le refus des injonctions permanentes, de notre utilité sociale et donc l’augmentation de nos salaires… Et tout cela, c’est aujourd’hui que cela se joue.