Durant un mois et demi environ, de nombreux établissements scolaires d’Île-de-France, de Rouen, de Toulouse ou de Marseille, se sont mis en grève : une fois par semaine ou en reconductible, en alternance, avec quelquefois des blocages par les parents d’élèves...
C’est en tout cas un foisonnement d’actions qui a accompagné le refus de la refondation de l’éducation prioritaire par ce gouvernement, une refondation qui signifie arrêt des aides pour certains, rustines pour d’autres... et poursuite du manque de moyens pour tous !
La colère perdure
Le mercredi 17 décembre, lors d’un comité technique ministériel, Najat Vallaud-Belkacem a annoncé la nouvelle liste officielle des collèges et écoles désormais classés en éducation prioritaire. Sur la base d’un soi-disant redéploiement qui correspondrait davantage à la réalité, des dizaines d’écoles et de collèges vont donc sortir de l’éducation prioritaire afin de prétendument donner plus à ceux qui en ont davantage besoin.
Mais les suppressions drastiques de moyens alloués à l’Éducation nationale depuis des années, certainement pas compensées par les malheureux 3 900 postes créés par ce gouvernement (au regard des 80 000 supprimés sous Sarkozy et de l’augmentation démographique), justifieraient largement qu’aucun collège ni aucune école ne sortent de l’éducation prioritaire. Et même plus, c’est d’une extension de moyens et de leur pérennisation dont ont besoin les enseignantEs et leurs élèves, pas d’une hypocrite compassion de leur ministre de tutelle !
Face à la mobilisation de ces dernières semaines, 7 réseaux supplémentaires ont été annoncés... Des grains de sable ! Afin d’essayer de calmer les esprits échauffés, le ministère tente de faire signer aux établissements sortants des conventions qui leur donneraient peut-être quelques moyens supplémentaires sur une durée limitée de 3 ou 4 ans. Une aumône...
Pas question d’accepter cette mascarade !
En janvier, les premières dotations en heures pour le secondaire et en postes pour le primaire vont être connues. Elles incarneront cette nouvelle carte de l’éducation prioritaire et la recherche constante du gouvernement de faire des économies. En d’autres termes, suppressions d’heures et augmentation des effectifs par classe seront au menu des vœux du ministère de l’Éducation nationale.
D’ores et déjà, la coordination des établissements mobilisés d’Île-de-France appelle à organiser des assemblées générales sur les villes afin de faire un bilan commun de cette premier étape de la mobilisation et d’anticiper un plan d’action quand Dotation horaire globale (DHG) et cartes scolaires vont paraître. Des grèves académiques sont déjà prévues : le 8 janvier à Toulouse et le 15 janvier à Rouen.
Ce sera alors le moment de tenter de franchir une nouvelle étape dans le renforcement des liens entre enseignantEs du secondaire et du primaire, pour construire une mobilisation d’ampleur dont le point de départ serait une journée de grève nationale dans l’éducation, contre la nouvelle carte de l’éducation prioritaire, pour une augmentation de moyens pérennes dans l’ensemble du secteur.
Denise Sarraute