Publié le Jeudi 28 janvier 2010 à 23h44.

Éducation : résistance contre base élèves

Depuis sa création en novembre 2008, le Collectif national de résistance à Base élèves (CNRBE) a accompli un travail crucial de veille et d’information, mais a également été à l’origine d’actions concrètes pour s’opposer au fichage des enfants. Le Collectif national de résistance à Base élèves (CNRBE) a soufflé sa première bougie il y a quelques semaines. En novembre 2008, une première réunion à Paris avait alors permis de regrouper des collectifs locaux, des organisations nationales, des directeurs isolés, des parents offusqués et des citoyens concernés pour organiser la résistance à la mise en place du fichier central de l’enfance scolarisée. Depuis, le CNRBEa soulevé des montagnes mais la lutte est loin d’être terminée. C’est dans ce contexte que s’est organisée, les 23 et 24 janvier, à Bobigny (Seine-Saint-Denis), la troisième rencontre nationale du CNRBE qui a réuni une centaine de personnes, venues de toute la France : syndicalistes, responsables d’associations de parents d’élèves, avocats, journalistes et enseignants. Des directrices et directeurs continuent de refuser de renseigner la Base élèves malgré les sanctions financières, les déplacements et les pressions de toutes sortes. Le collectif a soulevé un lièvre : l’existence de la Base nationale des identifiants élèves (BNIE) qui, sans aucun encadrement légal, permet de conserver les données des élèves pendant 35 ans. Près de 2 000 parents ont déposé une plainte au tribunal parce qu’ils étaient dépossédés de leur droit d’opposition à l’immatriculation forcée de leur enfant. Une trentaine de collectifs locaux ont interpellé sans relâche les élus, les responsables syndicaux et associatifs, la presse… Un dossier a été déposé auprès du Comité des droits de l’enfant des Nations unies. Un recours est en cours d’instruction au Conseil d’État, seul organe habilité pour mettre en cause un règlement gouvernemental. Le CNRBE appelle à poursuivre l’action contre le fichage généralisé de l’enfance, l’intrusion de systèmes informatiques qui numérisent et enferment les élèves dans un carcan implacable, sans échappatoire, auquel bientôt seront accrochées leurs « performances » et leurs « compétences » dans tous les domaines. Le collectif organisera le samedi 27 mars une journée d’information dans toutes les régions, pour permettre aux parents, aux enseignants et à l’ensemble des citoyens de rejoindre l’action du comité et de s’opposer à la mise en place des fichiers. Un dépôt de plaintes national sera organisé le mercredi 19 mai. Véronique Dekerhttp://retraitbaseeleves.wordpress.com