Depuis deux semaines, si les cours, sous une forme ou sous une autre, ont pu continuer, ce n’est sûrement pas grâce à Blanquer, mais grâce à la bonne volonté des lycéenEs et des profs.Entre l’impossibilité de se connecter aux différentes interfaces prévues, notamment aux espaces numériques de travail (ENT) saturés, et les difficultés à se joindre, le système D a été à l’honneur. Et ce, en dépit des messages rassurants et des promesses solennelles – Blanquer disait que les serveurs pouvaient accueillir 7 millions de connexions simultanées, la blague ! Les profs ont souvent joué les hotlines pour pallier les problèmes techniques, et profs comme élèves ont rivalisé de créativité pour que la « continuité pédagogique » ait lieu, malgré les planches pourries du ministère. Le manque de moyens dans l’éducation nationale touche aussi la capacité des serveurs !
La sélection sociale... chacun chez soi !
Cette débrouille n’a pas été la même pour tout le monde. À côté des témoignages rieurs des familles bourgeoises s’amusant de cette nouvelle manière d’apprendre dans leurs maisons de campagne, les galères s’accumulent. Pas d’imprimante, pas d’ordinateur ou de bonne connexion internet et l’obligation pour les fratries de se masser autour d’un smartphone pour avoir les polycopiés ou les feuilles d’exercice. Sans parler des cours particuliers par Skype ou Discord que tout le monde ne pourra pas s’offrir pour pallier l’absence de savoir-faire scolaires ou de disponibilité familiale. Des millions de parents sont toujours forcés de travailler. À la fin de la semaine, Blanquer fera de nouvelles annonces, notamment sur le bac 2020. En février, les lycéenEs et les profs ont annulé des épreuves communes du contrôle continu du bac (E3C). En mai-juin, ils pourront recommencer. Mêmes confinéEs, ils font danser Blanquer sur des charbons ardents.