Publié le Dimanche 4 mars 2012 à 12h37.

Enseignants et parents d’élèves contre les fermetures de classes à Marseille

Encore 14 000 postes d’enseignant doivent être supprimés à la rentrée 2012. Dans les Bouches-du-Rhône, enseignants, parents et élèves ont décidé d’exiger l’annulation de l’ensemble des mesures.

Sur les quinze derniers jours, les actions se sont multipliées dans les Bouches-du-Rhône, notamment à Marseille, pour protester contre la politique éducative de Sarkozy et Châtel. L’élément déclencheur de la colère et de l’indignation qui s’expriment actuellement est la publication des cartes scolaires : 159 suppressions de postes sont ainsi programmées dans le premier degré. Chacun mesure que cette véritable saignée aurait des conséquences désastreuses dans toutes les écoles (fermetures de classes, augmentation des effectifs, baisse du nombre de Rased, etc).

Plus de 1 000 enseignantEs ont manifesté dans les rues de Marseille le 14 février. Répondant à l’appel des organisations syndicales du 1er et 2nd degré du département, les enseignantEs ont fait de cette journée un succès, avec 65 % de grévistes dans les écoles du centre-ville de Marseille et la présence du second degré, ponctionné à hauteur de 285 postes. Plus de 500 enseignants et parents se sont de nouveau rassemblés devant l’inspection académique à l’appel des organisations syndicales, le 22 février. Plusieurs écoles, aux classes promises à la fermeture, sont venues, appuyées de groupes de parents et d’élèves pour protester avec les enseignants et demander la restitution de tous les postes supprimés. Une quarantaine d’écoles bloquées, l’inspection académique occupée !La mobilisation s’est poursuivie la semaine dernière. De nombreuses écoles ont été occupées dans le département par les parents d’élèves. Jeudi, une quarantaine d’écoles étaient bloquées dans le centre-ville de Marseille, en particulier dans les quartiers populaires.

Vendredi 24 février au matin, le comité technique censé finaliser les suppressions de postes avait lieu à l’inspection académique. Les parents d’élèves et enseignants, touchés par les suppressions de postes, ont commencé à y affluer dès 9 heures. Les manifestants (environ 300), très remontés, ont décidé d’occuper le rez-de-chaussée afin d’être entendus. Les parents et enseignantEs, avec leurs banderoles représentant une trentaine d’écoles, ont commencé à faire tout le bruit possible en criant des mots d’ordre tels que : « non aux négociations, unité de toutes les écoles », « annulation de toutes les fermetures », « grève nationale »…

L’inspection a fini par demander à ce que deux parents d’élèves de chaque école présente participent à la réunion. Ceux-ci sont donc montés mais sont redescendus 20 minutes plus tard, refusant de discuter au cas par cas et exigeant que tous les postes soient conservés.

À la sortie, les organisations syndicales ont annoncé la décision de l’inspection de fermer 110 classes (pour 19 ouvertures seulement) ainsi que de nombreux postes de Rased. Le compte n’y est évidemment pas.Donner une perspective d’action Un consensus s’est fait jour parmi les manifestantEs, décidéEs à poursuivre le combat, et les organisations syndicales pour s’en tenir à la revendication d’annulation de toutes les fermetures et de restitution de tous les postes. D’où la nécessité de se coordonner et d’organiser des AG partout où c’est possible dans l’unité et avec les organisations syndicales, afin de prolonger le mouvement à la rentrée.

Par ailleurs et surtout, les revendications sont les mêmes partout, les fermetures de postes annoncées localement sont une partie des 14 000 postes que le gouvernement entend supprimer nationalement à la rentrée 2012. Alors que l’on observe des mouvements de protestation contre les suppressions de postes se développer dans d’autres départements (Hérault, Val-de-Marne, Seine-Saint-Denis…), il est désormais à l’ordre du jour de leur donner une perspective nationale (grève, manifestation nationale) afin de créer les conditions à même de mettre un coup d’arrêt à cette politique dès maintenant.

Marie Contaux et Éric Aba