Malgré l’annulation de la plupart des épreuves du nouveau bac Blanquer, le ministère à voulu maintenir, quoi qu’il en coûte, les épreuves de philosophie, de français et le « grand oral » : un véritable désastre organisationnel.
Convocations tardives aux examens, charge de travail intenable pour les collègues convoqués au grand oral ou à l’épreuve anticipée de français alors même qu’il aurait été possible de répartir cette charge sur un plus grand nombre d’enseignantEs, consignes floues quant aux modalités de l’évaluation, absence de concertation des équipes enseignantes… font de cette session un désastre organisationnel dont le ministre porte la responsabilité. Il en va de même en philosophie où la charge de correction de copies est absolument intenable cette année et empêche une correction sereine, notamment du fait de délais beaucoup plus courts.
Quoi qu’il en coûte ?
Un tel mépris des conditions de travail nécessaires pour que cette mission de correction puisse être remplie est inquiétant, et s’accompagne de manière particulièrement choquante de l’emphase de Blanquer sur l’importance de ces épreuves. Mais si ces dernières sont importantes, il s’agit d’assurer qu’elles se déroulent dans des conditions dignes et justes pour les élèves et les enseignantEs.
Les personnels de l’éducation alertent depuis des mois sur l’incapacité à préparer convenablement les élèves à ces épreuves compte tenu des mesures sanitaires appliquées dans l’Éducation nationale, et sur l’inégalité de traitement des élèves dont les conditions d’enseignement ont été variables (certains lycées ont beaucoup moins adopté la demie-jauge, d’autres ont connu des fermetures de classes à répétition). Ces épreuves n’ont donc pas pu être préparées correctement, mais il « fallait » absolument les maintenir. Surtout le grand oral cher à Blanquer, qui est avant tout une épreuve d’éloquence qui porte davantage sur la forme (voix, corps…) que sur le fond de la question préparée.
Mépris des personnels et des élèves
Dès lundi 21 juin, il a été noté de nombreux dysfonctionnements : des élèves convoqués à 8h, puis reconvoqués le lendemain, par manque de jurys ; des convocations dans un lycée qui n’est pas centre d’examens... Le ministère n’était, lui, pas en mesure lundi soir de fournir un bilan chiffré des dysfonctionnements. Dans ces conditions, l’organisation de ces épreuves du baccalauréat ne semble que servir la communication du ministre de l’Éducation nationale, et marque un mépris des personnels et des élèves. Contre cela, un certain nombre d’enseignantEs se révoltent et se mettent en grève.
Cette réforme et son application sont symptomatiques d’une logique qui s’applique depuis bien des années au ministère de l’Éducation nationale, avec la mise en place, sans concertation ou en ignorant les demandes, de réformes successives faisant perdre de plus en plus de sens aux métiers de l’enseignement. S’ajoute à cela le gel des salaires depuis onze ans, la dégradation continues des conditions de travail, notamment avec des classes surchargées… Il n’est pas étonnant de voir les difficultés de recrutement aux concours de l’enseignement. Une seule conclusion logique s’impose : la démission de Blanquer !