Rien n’y fait. Procédure accélérée pour le vote de la si mal nommée « loi de la confiance » au Sénat, gazages, gardes à vue, blâmes, mutations forcées « dans l’intérêt du service », humiliations collectives des lycéenEs, Blanquer aura tout essayé pour faire taire le mécontentement.
Mais les réformes des lycées, du baccalauréat, de Parcoursup, « de la confiance », les suppressions de postes, le gel des salaires sont toujours massivement rejetés par les enseignantEs, les élèves et les parents.
La grève des examens s’organise
Sous la pression de la mobilisation et des appels des assemblées générales de grévistes, ainsi qu’en raison du mépris du ministre Blanquer, une intersyndicale très large, représentative du public, du privé et de l’enseignement agricole, regroupant trois syndicats CGT de l’éducation, trois syndicats de la FSU, trois syndicats de Solidaires, et même des syndicats classés à droite comme la CGC et le SNALC, soutenus par la CNT, la Chaîne des bahuts et les Stylos rouge, appelle à la grève des surveillances le 17 juin, premier jour du baccalauréat. Elle appelle à se réunir dans des assemblées générales pour organiser la grève et ses suites. Elle se réunira à nouveau après le 17 juin pour envisager la grève le 27 juin pour le brevet des collèges.
Des kits de grève et des FAQ sont élaborés par toutes les structures donnant les possibilités qui s’offrent pour la mettre en œuvre. Ainsi SUD Éducation répond à 6 questions sur la grève des examens, permettant aux assemblées générales d’établissement de décider des modalités de cette grève. Il est ainsi possible de faire la grève des surveillances avec un retrait d’un trentième du salaire mensuel par jour de grève ou de faire la grève des corrections en étant comptabilisé comme gréviste sur la période de correction de façon continue, y compris le week-end si le cas se présente. L’administration ne peut pas réquisitionner de personnel pour surveiller ou corriger des examens. Elle ne peut pas non plus sanctionner unE gréviste lors des examens puisque la grève délie les salariéEs de leurs obligations envers la hiérarchie. D’ores et déjà, dans les assemblées générales d’établissements, la grève a été votée très majoritairement pour le 17 juin. Elle a le mérite de rassembler au-delà des habituels syndiqués grévistes.
C’est Blanquer qui détruit le bac et le service public
Avec 40 % d’épreuves locales, Blanquer dégrade le baccalauréat en diplôme local. Avec l’affaiblissement du tronc commun des filières générales et l’instauration des spécialités discriminantes pour l’orientation post-bac, les bachelierEs ne pourront plus faire valoir leur droit à s’inscrire à l’université dans les filières de leurs choix.
Blanquer passe pour un pompier pyromane lorsqu’il affirme dans une interview que « les professeurs sont des gens responsables. Ils savent qu’on ne peut pas faire ça le jour du bac ». Il emploie ses dernières ressources en multipliant les circulaires donnant les moyens aux rectorats de recruter des contractuelEs pour la surveillance des examens et casser la grève.
Ces déclarations et ces mesures sont autant de provocations qui prouvent que le ministre est affaibli. L’appel intersyndical à la grève des examens, ainsi que le fait qu’il sera très probablement suivi d’effet le 17 juin, est un succès du mouvement et il renforce l’idée que la mobilisation contre la politique de Blanquer n’est pas finie, et pourrait rebondir dès la rentrée de septembre si les conditions d’un service public de qualité ne sont pas réunies…
François Mailloux