Le rectorat vient d’annoncer les dotations horaires globales (heures d’enseignement allouées à un établissement scolaire) pour la rentrée 2012. C’est une véritable nouvelle saignée : le lycée Romain-Rolland d’Ivry perd près de 5 % de ses horaires, le lycée voisin Jean-Macé de Vitry, près de 10 %. Cela arrive après plusieurs années de baisse de moyens, de suppressions de postes. C’est directement au squelette des lycées que s’attaquent le ministère et le rectorat. Ainsi des collègues présents depuis plus de dix ans risquent de voir leur poste supprimé et de se retrouver dans la situation de débutants, à cheval sur plusieurs établissements. Les options, les demi-groupes sont aussi charcutés et les conditions d’étude pour les jeunes sont extrêmement dégradées, d’autant que dans le même temps, le nombre d’heures d’assistants d’éducation et d’assistants pédagogiques diminue (ces personnels assurent la surveillance, une présence auprès des jeunes et une aide aux devoirs). C’est bien toute la politique de réduction des effectifs de la fonction publique qui voit ici son application. Nicolas Sarkozy se vante de la suppression de 160 000 postes de fonctionnaires ; il est en fait responsable du mal-être de milliers de jeunes dans les établissements du secondaire et de conditions de travail toujours plus dures pour les personnels.
Face à cette situation, depuis le 31 janvier (jour de la grève nationale dans l’Éducation nationale), les deux lycées se sont mobilisés pour résister et exiger le maintien de leurs moyens. Blocages des lycées, grèves des personnels d’enseignement et d’éducation, manifestations dans Ivry et Vitry, rencontres avec les élus et manifestations sonores presque quotidiennes devant le rectorat, la mobilisation ne faiblit pas. Les parents d’élèves commencent aussi à prendre part au mouvement, certains collèges du secteur entrent dans la mobilisation et il est à peu près certain que la mobilisation ne faiblira pas dans les jours qui viennent. Le rectorat campe sur une attitude très ferme, jouant le pourrissement du mouvement ou la congélation des manifestantEs, n’acceptant de recevoir des délégations que dans des délais éloignés. Malgré cela, le mouvement reste très déterminé et des discussions commencent à avoir lieu sur ce qu’il conviendra de faire après les congés d’hiver.