Publié le Jeudi 14 mai 2020 à 20h08.

Nous exigeons la démission immédiate de Blanquer

Une tribune, publiée sur le Café Pédagogique1 le jeudi 14 mai par une quinzaine de haut-fonctionnaire du ministère de l’éducation nationale (Dasen, inspecteurs généraux, cadres du ministère), met un coup de projecteur sur la réalité de la politique destructrice de Jean-Michel Blanquer. Et cela deux jours après qu’on ait appris que le chef du cabinet du ministre, Christophe Kerrero, siège au conseil scientifique de l’IFRAP, un think-tank libéral qui veut réduire le nombre de fonctionnaire dans l’éducation nationale.

Même si la tribune est anonyme, elle n’en révèle pas moins la réalité de la politique de Blanquer, que nous dénonçons depuis longtemps2. Cette destruction en règle de l’école républicaine finit par choquer même celles et ceux qui la mettent en place depuis plusieurs décennies.

Le ministère n’a jamais pris au sérieux la crise sanitaire du COVID-19. Plus personne ne parle de tests pour tou·te·s, les masques qui ne protègent pas les personnes qui les portent (masques anti-projection mais pas filtrant, sans compter qu’en primaire les enfants n’en ont pas) et dont on ne sait pas si les stocks seront suffisants. 

Les suppressions de postes continuent (11 00 postes supprimés en lycée avec la réforme Blanquer) Les cartes scolaires (ouverture/fermeture de classes dans le primaire) sont injustes, notamment pour les quartiers populaires où les effectifs dans les classes qui ne baissent pas. Ce qui va entrainer un entassement de tous les jeunes à la rentrée prochaine. Sans compter que le ministre maintient les oraux de français en Première fin juin, contre toute raison sanitaire ou pédagogique et il n’est plus du tout question d’augmenter les salaires des personnels.

Nous ne défendrons pas l’école telle qu’elle est, reproductrice les inégalités sociales. Mais devant ce désaveu cinglant émanant du ministère lui-même (du jamais vu, de mémoire militante), nous exigeons la démission immédiate de Jean-Michel Blanquer, ainsi que l’arrêt de sa politique, à commencer par le retrait de sa loi sur l’école de la confiance, ses réformes du lycée et du baccalauréat et la loi ORE dans l’enseignement supérieur.

Nous revendiquons la mise en place des classes à effectif limité à 15 élèves ; des établissements à taille humaine ; une relance de l’éducation prioritaire avec moyens humains et matériels pour assurer des conditions dignes d’éducation ; une embauche massive et la titularisation de tous ses personnels, ainsi qu’une formation initiale et continue en prise avec les réalités du terrain et des enjeux pédagogiques à venir. Et enfin, une augmentation de salaire pour tous les personnels de l’éducation “en première ligne”.