Quoi qu’en aient dit les commentateurs – « mobilisation en demi-teinte » selon les Échos –, la mobilisation du 19 mai est loin d’avoir été négligeable...
Les médias, quand ils en ont parlé, ont rarement rappelé que seul le second degré était appelé à la grève et exclusivement contre la réforme du collège, alors que des mouvements sont en cours contre la réforme de l’éducation prioritaire et contre les fermetures d’école. Dans ces conditions, 50 % de grévistes dans les collèges atteste l’existence d’un mouvement naissant. C’est bien d’ailleurs, ce qu’avaient senti les directions des organisations syndicales, un peu bousculées par la volonté de beaucoup de leurs militants et qui les a poussées, comme l’a fait le Snes le 31 mars, à quitter la table des négociations.Volonté de provocation ou bien crainte, tentative de couper court à tout approfondissement du mouvement, le gouvernement a fait publier au JO dans la nuit même qui a suivi les manifestations les arrêté et décret de la réforme. Devant ce coup de force, très vite jugé comme une bassesse, la consternation et l’abattement ont fait place à la colère.
Il faut une nouvelle journée de grèveIl a fallu attendre jeudi dernier pour connaître les décisions de l’intersyndicale... qui s’est pliée à la demande du Snalc, syndicat réactionnaire, de ne pas rappeler immédiatement à la grève. Le communiqué appelle à continuer le mouvement, avec un point fort le 4 juin où les enseignants sont invités à se réunir et à organiser des réunions et « nuits » des collèges avec les parents… sans appel à la grève. Celle-ci, sous la forme d’une journée en juin, est à « mettre en débat » dans les établissements.Oui, il faut une nouvelle journée de grève nationale dès le 4 juin ! Le coup de théâtre survenu dimanche au congrès de la principale association de parents d’élèves, de gauche, la FCPE, devrait y inciter. Le rapport d’activité de la direction a été rejeté et son président, Paul Raoult n’a pas été réélu. Il paie ainsi le soutien qu’il avait accordé à la réforme du collège lors du conseil supérieur de l’Éducation le 10 avril.Une journée de grève dans les premiers jours de juin peut constituer un objectif rythmant la mobilisation, avec la volonté dans un premier temps d’infliger au gouvernement la réponse que mérite sa provocation. Les militantEs du mouvement pourraient s’en saisir pour développer leur campagne d’opinion, élargir leurs liens, gagner de nouveaux collègues à la lutte pour le retrait de la réforme.
Commission Éducation nationale du NPA