De droite ou de gauche, toutes les majorités actuelles affirment veiller à un développement harmonieux de leurs régions, dans une convergence d’intérêts entre « l’entreprise » (c’est-à-dire le patronat), « les publics » (autrement dit, les salariés) et « les territoires » (les habitants des différentes zones géographiques, plus ou moins favorisées ou défavorisées). En réalité, leur action économique est guidée avant tout par l’amélioration de la sacro-sainte « compétitivité », c’est-à-dire la capacité du patronat à générer un maximum de profits en faisant jouer une concurrence déloyale et inhumaine du moins disant social et environnemental.
Midi-Pyrénées n’échappe pas à cette logique : rôle d’ IRDI, contrats d’appui aux PME, contrats d’appui aux grandes entreprises, etc. C’est par de multiples canaux que les entreprises siphonnent les finances publiques. Ces sommes, souvent peu importantes mais régulières, symbolisent la soumission de nos élus aux exigences du patronat et peuvent parfois être très significatives (rappelons les 15 millions d’€ pour la construction du site d’Aéroconstellation, subvention inaugurale de toute une série de subventions à EADS et ses partenaires). Bien sûr, à l’exception de très rares abstentions ou votes contre des élus du PCF, les conseillers régionaux votent à l’unanimité ces subventions. Après avoir fait jouer une prétendue concurrence internationale, le patronat et les majorités actuelles veulent faire jouer la concurrence entre régions et autres collectivités territoriales !
Parce que nous voulons des Régions au service des classes populaires et des services publics, nous mettrons fin au scandale des multiples aides et subventions au patronat distribuées par les conseils régionaux. Nous récupérerons les aides et subventions versées aux entreprises qui ont licencié malgré leurs profits. Nous supprimerons immédiatement toutes les aides directes au patronat, notamment celles liées au développement des pôles de compétitivité, qui atteignent dans chaque région des dizaines de millions d’euros, et nous réaffecterons les sommes correspondantes dans trois actions nouvelles :
Constitution de fonds régionaux publics d’investissement, qui seront mis à la disposition des coopératives ouvrières et des syndicats de producteurs à la commandite candidats à la reprise autogérée, par les travailleurs eux-mêmes, de sites fermés ou démantelés par les capitalistes.
Mise en place d’offices publics régionaux de conseil juridique aux salariés. Les ressources de ces offices seront, notamment, placées gratuitement à la disposition des organisations syndicales de travailleurs et des représentants des salariés aux CE, pour instruire au civil comme au pénal, ainsi que devant les chambres prud’homales, les dossiers d’infractions aux lois commises par les patrons. Les Régions se porteront systématiquement partie civile, au côté des représentants des salariés, quand il aura été constaté que de telles infractions portent également préjudice à la collectivité territoriale. Ces offices serviront aussi au soutien des luttes des sans-papiers, en particulier (puisque les lycées sont une compétence des Régions) à la défense des lycéens sans papiers menacés d'expulsion.
Création de fonds régionaux de solidarité avec les travailleurs en lutte. Ces fonds serviront en particulier à couvrir financièrement les pertes subies pour fait de grève contre des plans de licenciement ou de fermeture d’entreprise, et à offrir gratuitement des prestations en nature : repas, prise en charge des enfants et personnes dépendantes des grévistes, etc.
Les autres actions menées jusqu’à présent en faveur des entreprises feront l’objet d’un audit, à l’issue duquel les budgets correspondants seront modifiés de la façon suivante :
Suppression des mesures dont il s’avérera qu’elles ne bénéficient en fait qu’aux capitalistes propriétaires de grandes et moyennes entreprises. Redéploiement des autres aides, qui seront désormais réservées, sous des conditions de respect de critères sociaux et écologiques, aux entreprises du secteur coopératif et de l’économie solidaire, ainsi qu’aux petits producteurs et aux entrepreneurs individuels.