David Maréchal, 40 ans, délégué syndical et membre de la direction départementale de la CGT en Ariège, s’est suicidé dans son usine, au lendemain de l’annonce de la fermeture de celle-ci...
Le Pays d’Olmes (à l’est du département) vivait d’une mono-industrie textile. Les patrons – pour faire pression sur les salaires – n’ayant jamais voulu de diversification, la région a subi de plein fouet la crise du textile et la désindustrialisation. L’entreprise Mélina où travaillait David était une filiale de la société tarnaise Carreman.
Le 30 novembre dernier, le tribunal de commerce décidait la liquidation judiciaire de l’entreprise où travaillaient trente personnes... C’était l’avant-dernière entreprise d’importance. La dernière, Johnson Controls, aux capitaux étatsuniens et chinois, compte 100 personnes et se vide de façon « homéopathique ». Le lendemain, David Maréchal, se donnait la mort dans l’usine.
Intègre et dévoué
Le 9 décembre, une foule nombreuse était présente lors des obsèques civiles de David où prenaient la parole son épouse, deux autres membres de la famille et Didier Mezin, le secrétaire de l’UD CGT. L’épouse de David a fait applaudir l’exemplarité du combat de son mari, militant intègre et dévoué. Ensuite, au son de l’Internationale et du Chiffon rouge, près de 200 personnes sont allées déposer une gerbe à l’endroit où David avait décidé de mourir.
Mourir pour alerter ? Par désespoir de voir tout partir avec une résistance ouvrière affaiblie ? Le comité ariégeois du NPA s’est solidarisé de l’UD CGT dénonçant « la violence du patronat et des gouvernements à son service ».
Correspondants